Une qui n’en rate pas une, c’est la Fondation Belge « contre » le Cancer (1). Quand elle se pique de jouer à la lanceuse d’alerte, elle me fait toujours marrer. Il y a quelques mois, je vous avais parlé de la campagne lancée par cet organisme pour mettre en garde contre le grand méchant soleil, en invitant les écoles à mettre les élèves à l’abri durant les récréations. Hier, c’est un autre cri d’alarme qui m’a fait hurler de rire : gare à la betterave rouge et à ses grandes dents cancérigènes ! Selon la Fondation, ce légume serait en effet un horrible prédateur qui, sous forme de jus, menace gravement la santé du nez, de la gorge, de l’estomac, du côlon et du rectum. Le fond de vérité de ce délire, c’est que ce végétal, comme beaucoup d’autres plantes (salade, épinards, endives…), contient des nitrates, lesquels peuvent se transformer en nitrosamines cancérigènes dans le tube digestif. Selon des chercheurs belges et néerlandais, le jus de betterave rouge serait devenu très à la mode chez les sportifs professionnels qui l’utilisent comme produit dopant naturel et qui s‘exposent ainsi à de sérieux effets secondaires. Avec un seul verre de ce breuvage énergisant, les consommateurs atteindraient déjà la dose journalière de nitrates à ne pas dépasser. Dont acte. Mais pourquoi jeter ainsi le discrédit sur la betterave ?
D’abord, l’article alarmiste oublie de dire que la racine possède par ailleurs de grandes vertus pour la santé. Une étude a par exemple démontré que la bétanine, un des pigments donnant à la betterave sa couleur caractéristique, diminuait l’apparition de cancers de la peau, du foie et du poumon. D’autres recherches indiquent que les caroténoïdes qu’elle contient pourraient contribuer à prévenir le cancer du poumon et le cancer du sein. D’autre part, la betterave rouge est un des légumes ayant le meilleur pouvoir antioxydant. Les antioxydants sont des composés qui protègent les cellules du corps des dommages causés par les radicaux libres. Ces derniers sont des molécules très réactives qui seraient impliquées dans les maladies cardiovasculaires, dans de nombreuses affections chroniques, mais aussi dans certains cancers. D’autres substances présentes dans la betterave, comme la lutéine et la zéaxanthine, sont associées à un risque plus faible de dégénérescence maculaire, de cataracte et de rétinite pigmentaire. Fallait-il-donc blâmer publiquement une plante parée de telles qualités ?
Le plus étonnant, c’est que l’alerte lancée par la Fondation ne tient aucun compte du mode de culture de la grande méchante betterave. Il est pourtant notoire que la teneur en nitrates est plus élevée dans les légumes cultivés en agriculture conventionnelle que dans ceux cultivés en bio. C’est l’usage immodéré d’engrais chimiques qui entraîne un déséquilibre du sol et qui fait grimper le taux de nitrates. Au passage, la vénérable institution aurait également pu attirer l’attention sur les risques avérés des résidus de pesticides, dont on connaît pertinemment l’implication dans plusieurs types de cancer. Mais non, il lui a semblé plus important de faire paniquer les sportifs et, par ricochet, le grand public, en faisant croire que cet aliment naturel consommé de manière très naturelle représentait une grave menace. Franchement, il n’y a pas de sujet plus urgent quand on se préoccupe d’informer les gens sur les facteurs environnementaux du cancer ? Je ne sais pas, moi, les retombées de Fukushima, les ravages de l’amiante, ou bien la pollution automobile, dont le pouvoir cancérigène a été récemment démontré.
En feuilletant le dernier numéro de Néosanté, je me suis fait la réflexion qu’on faisait vraiment le boulot de la Fondation à sa place. Dans ce numéro de novembre, il n’y a pas de mise en garde contre la betterave, mais bien un article de Sylvie de Simon sur la chimiothérapie (2). Vous y apprendrez peut-être que les chercheurs soupçonnent de plus en plus la thérapie chimique de stimuler les processus cancéreux au lieu de les combattre. Dans la rubrique « Santéchos », on vous parle d’une autre étude montrant que les avantages du dépistage sont largement exagérés alors que ses inconvénients (les faux diagnostics et le surdiagnostics) sont systématiquement sous-évalués. Un peu plus loin, à la page « Naturopratique », Dina Turelle nous rappelle combien il est important de faire le plein de vitamine D pour traverser l’hiver. Cette « vitamine du soleil » fait de plus en plus figure de rempart et même de traitement efficace contre le cancer : la Fondation est-elle au courant ? Dans le dossier consacré au Sida, Renaud Russeil évoque le scandale des trithérapies imposées aux femmes séropositives et à leurs bébés. Il est bon de rappeler que l’AZT, qui figure toujours parmi les ingrédients du cocktail « antisida », était au départ un médicament anticancéreux abandonné en raison de son effroyable toxicité. La Fondation s’est-elle déjà penché sur le sujet ?
Comme chaque mois, notre mensuel consacre bien sûr son cahier central au décodage de plusieurs maladies. Et dans la rubrique « Le plein de sens », le Dr Alain Scohy raconte comment un de ses patients, gros fumeur atteint d’un cancer du poumon, s’est guéri sans traitement en comprenant l’origine émotionnelle de sa pathologie et en laissant faire la nature. Evidemment, ce n’est pas demain la veille que le Fondation va s’intéresser à la vraie cause du cancer, c’est-à-dire aux chocs psychologiques que le cortex ne parvient pas à gérer et qu’il refile au cerveau inconscient afin que ce dernier déclenche la solution de survie appelée maladie. Quand elle évoque le rapport entre psychisme et cancer, la médecine dominante et ses agences de propagande ne songent qu’à l’accompagnement des malades et à leurs facultés de résister aux protocoles de soins qui consistent à couper, irradier ou empoisonner, mais jamais à rencontrer le souffrance intérieure et à résoudre les conflits qui génèrent le cancer. Imaginez : si ça se savait, c’est tout le complexe pharmaco-médico-industriel qui s‘effondrerait, emportant au passage les politiques à la botte et les associations chargées de véhiculer la pensée unique. Pareille perspective justifie amplement qu’on détourne l’attention et qu’on agite, par exemple, l’épouvantail des légumes chargé en nitrates.
Sur ce, j’interromps cette petite diatribe et je vous laisse. Il est midi trente et j’ai bien envie de me faire un bon jus de betteraves rouges bio en apéro de mon repas paléo….
Yves Rasir
PS : Comme antidote à la désinformation officielle, je vous prescris bien sûr un abonnement à notre revue mensuelle. A titre tout à fait exceptionnel, je prolonge encore jusque fin novembre la possibilité de s’abonner à l’essai pour 3 numéros en cliquant ici .Si vous êtes déjà abonné(e), merci de signaler cette opportunité à vos amis et connaissances en faisant suivre cette infolettre. Je vous rappelle également que nous avons publié le livre « La vérité sur le cancer que la médecine ne vous dit pas encore ». Vous le trouverez dans la boutique du site, en format papier ou numérique.
(1) Quand je parle de cette institution, je mets toujours le mot « contre » entre guillemets, car je pense que la préposition « pour » serait plus appropriée.
(2) Le dernier qu’elle ait publié, car cette grande dame de la santé naturelle est malheureusement décédée le 8 novembre dernier, à l’âge de 86 ans. |