Sans risque, la vie n’est pas

Yves Rasir

Même si je l’ai payé quelques jours plus tard d’une éphémère gastro, je ne regrette pas du tout d’avoir réveillonné le 31 décembre avec une bande de joyeux résistants liégeois. Entre éveillés, nous éprouvons toujours beaucoup de plaisir à nous retrouver, à faire la fête et à « danser encore » pour continuer à défier la covidémence. Ce qui me réjouit surtout, c’est notre tendance tenace à plaisanter sur tout, et notamment sur les dernières divagations propagandistes de la Sainte Inquisition vaccinaliste. Au moment où je m’apprêtais à regagner mes pénates ardennais, un réveillonneur m’a ainsi apostrophé en ces termes : « sois bien prudent au volant car n’oublie pas que tu es un danger public quand tu conduis ». Mon camarade complotiste faisait évidemment allusion à cette étude scientifique indiquant que les non-vaccinés ont 72% plus de risques d’être impliqués dans un accident de la circulation.

Une liasse de biais

Quand elle a été publiée dans The American Journal of  Medicine,  j’ai d’abord cru que cette recherche était sérieuse, que ses auteurs canadiens avaient levé un lièvre et que les réfractaires à la piquouze étaient effectivement des gens plus enclins à braver le danger sur la route. Après tout, la science a déjà démontré que le parasite de la toxoplasmose incitait ses porteurs sains aux comportements téméraires, voire suicidaires. Qu’une particularité biologique semblable soit retrouvée chez les antivaxs ne m’aurait ni étonné ni choqué. Qu’une mycotoxine quelconque les pousse à pousser sur le champignon, ça m’aurait même paru plausible. Mais il ne s’agit pas du tout de cela :  les chercheurs ont simplement analysé une population d’accidentés hospitalisés et découvert que les non-vaxxés étaient proportionnellement plus nombreux que les vaxxés. Tout en reconnaissant que « corrélation ne signifie pas causalité », l’étude conclut perfidement que « l’hésitation à se faire vacciner contre le covid est le reflet de la psychologie qui pourrait également contribuer à la sécurité routière ». Comprenez bien sûr à l’insécurité routière puisque cette recherche insinue que les objecteurs à l’injection sont également des conducteurs irresponsables. Le hic, c’est que ce travail manque de rigueur méthodologique et qu’une série de biais potentiels n’ont pas été neutralisés. Le plus criant d’entre eux est qu’un plus faible taux de vaccination va forcément de pair avec un risque accru d’accident puisque les crashs automobiles impliquent plus souvent les jeunes et que ceux-ci sont moins vaccinés que les aînés. C’est la classique confusion entre causes et conséquence, comme celle qui incrimine les microbes dans la genèse des maladies. (*) Il est également évident que durant l’été 2021 – époque à laquelle les données ont été récoltées – les opposants aux injections ne se pliaient pas non plus aux injonctions de rester chez soi et de garder ses distances. Si tu sors plus, tu risques logiquement plus. L’étude ne pondère d’ailleurs pas le risque de crash selon le nombre de kilomètres parcourus, ce qui peut aussi induire des conclusions erronées. Elle ne distingue pas non plus si les accidentés sont les auteurs ou les victimes de l’accident, ce qui est quand même capital.  Et que dire des éventuels conflits d’intérêt ? Selon le blog Zero Hedge cité par France Soir, l’Université de Toronto serait généreusement financée par un mécène proche des laboratoires Pfizer. Or les fabricants du vaccin ont tout avantage à faire passer leurs non-clients pour des écervelés inconscients. L’idée même de réaliser une telle enquête n’a pu germer que par intention de jeter l’opprobre sur les têtes brûlées refusant la piqûre.

        L’enfer sécuritaire

Mais admettons que l’étude ne soit pas biaisée et que les non-vaccinés soient réellement moins prudents au volant. Et alors ? Qu’est-ce qu’on fait une fois qu’on le sait ? On va leur retirer leur permis de conduire ou leur infliger des points de pénalité ? On va les obliger à se vacciner pour leur apprendre à protéger la société ? Les envoyer en camp de rééducation ? Le propre des régimes totalitaires est de sacrifier toujours plus de libertés au nom de la sécurité et d’un principe de précaution dévoyé.  Est-ce un hasard si la tyrannie sanitaire a démarré en Chine, dictature communiste rompue au contrôle social de ses citoyens ? Sûrement pas : la politique « zéro covid » procède précisément de cette gestion autoritaire de la chose publique et du projet fantasmatique de faire disparaître toute forme de risque.  La primauté de la sécurité collective sur les droits individuels, c’est également le rêve avoué d’un Klaus Schwab qui n’est pas pour rien un admirateur du modèle chinois.  En recrutant et formatant ses « Young Global Leaders », le fondateur du Forum Économique Mondial avait certainement en tête de faire avancer cet agenda sanitaro-sécuritaire. Nouvel exemple avec le tabac. La Belgique vient de bannir la cigarette des quais de gare (pas seulement les souterrains, hein, aussi ceux à l’air libre !) tandis que la Nouvelle-Zélande annonce l’interdiction progressive de la clope. Les moins de 15 ans ne peuvent plus en acheter depuis le 1er janvier et l’âge légal pour pouvoir fumer sera relevé chaque année jusqu’à prohibition totale. Dans le meilleur des mondes imaginé par les cinglés transhumanistes de Davos, la santé sera imposée d’en haut et le vaccin contre le tabagisme sera certainement rendu obligatoire dès qu’il sera inventé. Mais il y a encore bien pire dans le genre délire ! Si vous n’êtes pas facilement épouvantés, visionnez cette vidéo « visionnaire » récemment balancée par le futurologue Hashem Al-Ghaili  : son projet Ectolife consiste à remplacer le ventre des femmes par des utérus artificiels. Outre les problèmes d’infertilité, la maman évitera ainsi les désagréments de la grossesse, les aléas de l’accouchement et le risque de maladie congénitale chez ses enfants. Tant qu’à faire, ces élevages de bébés proposeraient bien sûr de choisir la couleur de leurs yeux et leur potentiel intellectuel. L’être humain de demain sera-t-il assez fou et assez faustien  pour échanger son humanité contre de la sécurité ?

        Le risque, c’est vital

Vouloir se prémunir de tout, c’est à mon sens une attitude insensée. Si l’on ne pense qu’à fuir les risques et à éloigner le danger, on se gâche la vie, on en perd la saveur et on finit par se priver de bonheur. Illustration de ce phénomène inquiétant : lors d’une réunion de résistants dans mon village, j’ai proposé d’acheter un terrain en commun afin d’y créer une piscine naturelle ouverte à tous les enfants de la commune. Le projet a suscité de l’enthousiasme mais il s’est trouvé quelqu’un pour s’alarmer d’un « gros problème d’assurance » : et si un gosse se noyait dans ce bassin communautaire, qui serait responsable ? Cette réaction m’a passablement énervé car cette obsession très contemporaine des responsabilités révèle justement un souci maladif de sécurité.  Il y a 50 ans, les parents ne nous empêchaient pas de courir la campagne et de plonger dans un étang ou une rivière au motif de noyade potentielle. Le drame échéant, je suis sûr qu’ils n’auraient pas non plus cherché l’adulte fautif de n’avoir pas empêché la baignade. Tout n’était pas « mieux avant », mais cette insouciance-là me laisse très nostalgique et j’ai plaidé qu’il fallait la réhabiliter pour rendre plus vivable le monde que nous voulons bâtir. La vie n’est pas sans risque et je dirais même plus : sans risque, la vie n’est pas. Elle vaut en tout cas moins la peine d’être vécue. Si l’étude canadienne dit vrai et si les antivaxs sont plus trompe-la-mort, c’est à mon avis parce qu’ils aiment la vie et n’entendent pas se la laisser pourrir par la peur de mourir. Une autre anecdote pour étayer ce sentiment : lors du réveillon, j’ai pas mal papoté avec  Françoise, une jeune grand-mère aussi sympathique que dynamique. Au début du Corona Circus, elle croyait à tout ce qu’elle voyait à la télé et elle observait scrupuleusement toutes les consignes sanitaires. Jusqu’au jour où sa fille épuisée, qui ne parvenait plus à télétravailler avec son môme dans les pattes, l’a appelée à la rescousse en lui demandant si elle voulait bien garder le bambin malgré « le risque de contamination ». « À ce moment-là, raconte Françoise, j’ai subitement réalisé qu’on avait terrifié les jeunes générations en leur imputant la mort possible des grands-parents. Toute l’horreur de cette ignoble propagande m’a sauté à la figure ». La grand-mère a donc enfreint les règles, a laissé tomber le masque et n’a plus jamais prêté foi au discours des autorités. Si la joie d’accueillir son petit-fils l’exposait au covid, elle courait ce risque bien volontiers ! Il ne lui est évidemment rien arrivé de fâcheux, elle a soigné avec des plantes son propre épisode infectieux, et elle est devenue radicalement rétive au vaccin. Faites gaffe à cette amoureuse de la vie car elle possède une voiture et la pilote sans doute hardiment…

                                                                   Yves Rasir

(*) À  propos de  la tragique erreur pasteurienne, je signale que le blogueur-naturopathe Jérémy Mercier vient d’interviewer notre ami et collaborateur ponctuel Alain Scohy, qui est sans doute le meilleur connaisseur des travaux d’Antoine Béchamp sur les microzymas. Pour visionner cette  émission très instructive, cliquez ici

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