Il y a deux semaines, j’ai fait une chouette expérience : une chute de vélo ! Comme chaque matin, j’ai enfourché ma bicyclette pour me rendre au bureau de Néosanté en empruntant à contresens une rue à sens unique. Je ne sais pas si c’est le cas ailleurs, mais en Belgique, les cyclistes ont le droit de déroger ainsi au code de la route. Pour être moi-même de nature distraite, je sais cependant que je dois me méfier des piétons qui traversent sans regarder du côté interdit aux voitures. Bien que vieille d’une dizaine d’années, la règle n’est pas encore assimilée et rares sont les gens qui s’attendent à voir arriver un vélo. Je suis sur mes gardes et j’observe les passants qui font mine de quitter le trottoir, surtout celui de droite. Mais ce matin-là, impossible d’anticiper : une jeune femme masquée par une camionnette a subitement déboulé devant mon pneu avant !
Et là, miracle : je ne lui suis pas rentré dedans. Quelques millisecondes avant le choc fatal, mes mains ont plongé sur mes deux freins en les écrasant de toutes leurs forces. Ce réflexe instinctif a eu pour effet de bloquer instantanément mes deux roues, si bien que celle de derrière s’est soulevée et m’a projeté par dessus le guidon : un magnifique soleil, comme on dit dans le jargon vélocipédique, avant de me retrouver les quatre fers en l’air sur le macadam. Je vous rassure (ou vous déçoit, au choix) : malgré que je ne porte pas de casque, je me suis sorti de cette culbute sans une égratignure, avec tout juste un petit hématome à la cuisse. Sans doute ai-je été paracommando dans une vie antérieure, car je me suis réceptionné sur le bitume de très agile manière, malgré mes 55 balais. Ni plaie ni bosse, vous dis-je, et je me suis relevé tout de suite alors que l’étourdie se confondait en excuses tout en me demandant si je n’avais rien de cassé. La chute était certainement spectaculaire puisque d’autres piétons se sont précipités à ma rescousse. Secoué j’étais, blessé non.
Pour ça, j’adresse un grand coup de chapeau à mon cerveau. Pas mon cerveau conscient, bien sûr, car je n’ai absolument pas eu le temps de penser à ce que je faisais. Ce qui m’a préservé de la collision, c’est le cerveau inconscient, archaïque et automatique, celui qui préside à toutes les réactions instinctives et irréfléchies pour assurer la survie et préserver l’intégrité corporelle. En suivant les séminaires de biologie totale du Dr Claude Sabbah, j’avais appris que ce « super ordinateur » cérébral était capable d’analyser en une fraction de seconde des milliers d’informations sensorielles et de commander aux muscles la meilleure des attitudes. C’est par ce mécanisme, par exemple, que nous allons faire un pas en retrait pour éviter la voiture qui nous fonce dessus. Ou au contraire sauter vers l’avant pour échapper au bolide. Le néocortex n’est absolument pas impliqué dans ce choix vital, c’est notre seul cerveau animal. Dans ses cours, le Dr Sabbah explique que l’entrée en maladie est identique à l’évitement des accidents, dans la mesure où c’est aussi le cerveau inconscient qui opte pour la moins mauvaise des solutions.
Mais ça, c’est une autre histoire. Revenons à mon saute-mouton par dessus le guidon : en apparence, mon ange gardien cérébral m’a épargné un heurt brutal avec la femme surgissant de nulle part. Un impact aux conséquences peut-être plus douloureuses. Plutôt le soleil et une cuisse endolorie qu’une collision et un éventuel choc de mon crâne sur celui de la dame. Le cerveau animal choisit toujours le moindre mal pour l’individu qui le porte. Quoique ! En méditant ma mésaventure, je me suis rappelé un autre enseignement « sabbahtique » : les êtres humains sont une espèce et se comportent comme telle. Comme des poissons dans un banc ou des mammifères dans un troupeau, ils sont en communication de « cerveau à cerveau » et leurs instincts de survie individuelle peuvent être subordonnés à ceux du groupe. En l’occurrence, se pourrait-il que mes neurones de cycliste se soient connectés télépathiquement et ultrarapidement à ceux de la piétonne ? J’en fais volontiers l’hypothèse.
Car après tout, il n’est pas du tout sûr que ma chute m’ait préservé d’un moins bon scénario. Si je n’avais pas freiné, j’aurai buté sur l’imprudente et c’est surtout elle qui aurait dégusté, genre poignée de freins dans les côtes, fourche dans le fessier ou pédalier dans le péroné : bonjour les dégâts ! Si ça se trouve, de mon côté, je serais probablement resté sur ma selle, me serais économisé le salto avant et n’aurais même pas froissé mon quadriceps. Alors quoi, mon cerveau aurait-il ordonné mon « sacrifice » par masochisme ? Par galanterie ? Par altruisme ? Par charité chrétienne ? Je pense plutôt qu’il n’a pas décidé seul et que celui de la future victime a participé au scrutin. Nos deux boîtes crâniennes connectées ont voté à l’unanimité pour la meilleure solution globale convenant à tous les deux : à moi une légère contusion, à elle une simple petite frayeur. Individuellement, l’accident m’aurait privilégié. Collectivement, c’est du gagnant-gagnant. Je fais donc le pari que nos anges gardiens respectifs se sont accordés à la vitesse de la lumière et que mon soleil a salué la conclusion de l’accord. Cela semble un peu fou, et même beaucoup, mais tous ceux qui s’intéressent un peu aux neurosciences et à la physique quantique hésiteront avant de me passer la camisole. Moi, ça ne me dérange pas de la porter si mes divagations introduisent quelque peu à la magie de la vie.
En guise d’épilogue, venons-en maintenant à la cerise sur le gâteau de cette belle expérience : le soir-même, je suis tombé… malade. J’avais de la température, une pointe de bronchite, la gorge enrouée et un ganglion gonflé, bien évidemment du côté droit, celui de l’ « attaque » latérale matinale. En cette chaude journée d’été, j’avais très clairement somatisé la menace sur ma vie et l’émotion intense qu’elle avait suscitée. En parfaite conformité avec la médecine nouvelle du Dr Hamer, ce sont mes poumons et un ganglion qui ont assuré la réparation biologique du surstress psychique provoqué par la peur d’y passer. Et en parfaite adéquation avec la découverte hamérienne sur l’évolution biphasique des maladies, la fin des symptômes s’est produite à égale distance horaire de leur commencement : puisque la « masse du conflit » était minime et que j’étais déjà guéri de ma frousse en me relevant indemne, il était logique que ma petite bronchite et mon enflure ganglionnaire s’achèvent 12 heures plus tard. Et de fait, je me suis réveillé le lendemain en pleine forme, avec tout juste la voix encore un peu rauque. En remontant sur ma bécane, j’ai remercié mon cerveau de veiller sur moi et de veiller aussi sur mon prochain….
Yves Rasir
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