Je vous parle assez souvent du médecin allemand Ryke Geerd Hamer et de sa médecine nouvelle. Je devrais vous parler plus fréquemment du médecin français Claude Sabbah et de sa biologie totale. Élève du premier dans les années 80, le second n’a pas seulement adopté et approfondi les découvertes hamériennes sur l’origine psycho-émotionnelle des maladies et sur leur sens biologique. Il y a intégré beaucoup d’autres trouvailles et travaux émanant de découvreurs illustres ou moins connus comme le neurobiologiste Henri Laborit, les psychanalystes Carl-Gustav Jung et Françoise Dolto, le psychologue clinicien Marc Fréchet ou la psychogénéalogiste Anne-Ancelin Schüztenberger. On lui doit, notamment, d’avoir mis en évidence que les conflits existentiels pathogènes sont déjà programmés dans la petite enfance, qu’ils sont également en germe dans le vécu périnatal (conception, grossesse, accouchement), et même qu’ils sont l’expression d’événements vécus avant notre naissance par nos parents et aïeux. Dans la revue mensuelle Néosanté, nous évoquons régulièrement les études scientifiques qui confirment aujourd’hui ce que le Dr Sabbah a enseigné dès les années 90 et jusqu’en 2008, année où un accident a mis un terme à ses activités pédagogiques.
Dans l’histoire de la révolution médicale en cours, le médecin marseillais restera probablement comme celui qui aura le mieux décrit le fonctionnement du cerveau archaïque, cette partie de notre encéphale que nous partageons avec les animaux et qui gouverne aussi l’être humain à son insu. Claude Sabbah en parlait comme d’un « super ordinateur » cérébral, capable à tout moment d’actionner ou de désactiver les programmes de survie qu’on appelle « maladies ». Mais cette fonction vitale n’est pas la seule assumée par le fameux cerveau ancestral : tant que nous n’en prenons pas conscience, il pilote automatiquement tous nos comportements et il oriente la moindre de nos décisions. L’inconscient est un immense iceberg dont seule la toute fine pointe émerge de l’océan ! Mieux que le Dr Hamer, le Dr Sabbah aura aussi perçu que la nature est au fondement de la culture et que l’omniprésente logique de vie est également à l’œuvre dans toutes les abstractions humaines, à commencer par les langues et les symboles. C’est pourquoi, pour faire passer cette idée de globalité biologique, il a appelé son enseignement « la biologie totale des êtres vivants ». Dans ses stages et séminaires, les participants s’initiaient hardiment à la kabbale et apprenaient à « écouter le Verbe », autrement dit à décrypter le sens qui se cache derrière les mots. Pourquoi « écouter » et pas « lire » ? Parce que l’écriture n’existait pas aux débuts de la vie sur terre et que notre cerveau primitif est prioritairement sensible aux vibrations sonores.
Pour lui, c’est donc le langage phonétique qui prime. Il interprète ce qu’il entend. Par exemple, quand il entend « enseignement », il entend aussi « en-saignement », c’est-à-dire « saignement intérieur ». Je vous donne cet exemple de polysémie car il est au cœur d’un récit de guérison que m’a récemment transmis la thérapeute belge Geneviève Mairesse, récit que nous allons bientôt mettre en ligne sur notre site et que j’ai décidé de vous offrir aujourd’hui en lecture dans l’infolettre (lire ci-dessous). C’est l’histoire d’une de ses patientes, une enseignante dépressive qui ne parvenait plus à enseigner, et qui va retrouver toutes ses aptitudes professorales au terme du processus de décodage. Ce « cas clinique » à l’issue heureuse illustre de manière éloquente la correspondance insoupçonnée entre la vie des mots et les maux de la vie. Dans ce récit extraordinaire marqué aussi par plusieurs magnifiques synchronicités, vous allez découvrir comment un ressenti maternel lié au sang et aux menstruations peut éclairer la vocation des enseignantes et expliquer – parfois, pas toujours – leurs difficultés à exercer leur métier.
Bien sûr, c’est un texte qui va faire hausser certaines épaules, voire susciter quelque moquerie sceptique. Les plus fermés à cette approche vont encore hurler au loup et présenter la biologie totale comme une pratique fumeuse et dangereuse. Si d’aventure le récit aboutit sur l’écran d’un journaliste, ça risque encore de rallumer la croisade médiatique contre ce que les journaux et télés appellent abusivement et stupidement une « dérive sectaire ». Pour ma part, je crois au contraire qu’un tel article est susceptible de redorer le blason et restaurer l’honneur du Dr Claude Sabbah. Il est la preuve que parmi les dizaines de thérapeutes qu’il a formés, il est en est qui travaillent consciencieusement et qui accompagnent leurs patients très efficacement, quand la médecine conventionnelle et la psychologie classique ne leur sont d’aucun secours. En diffusant cet article de Geneviève Mairesse, mon intention est surtout de montrer que le cerveau archaïque, celui qui trouve les solutions de survie, est bien ce prodigieux pilote dont la biologie totale a identifié le rôle prépondérant et exploré la merveilleuse logique. Jusqu’à remonter à la puissance du Verbe, cette énergie originelle dont les langues sont encore les lumineuses étincelles…
Yves Rasir
PS : Si vous entendez parler de biologie totale pour la première fois, je vous signale que sur notre site, vous pouvez retrouver une longue interview du Dr Claude Sabbah que j’ai effectuée en 2003 et publiée dans mon ancien magazine (BIOinfo). À ma connaissance, c’est la seule fois que le concepteur de la biologie totale a pu s’exprimer librement dans la presse sans que ses propos soient déformés ou trahis. Pour lire ou relire cet entretien, cliquez ici http://www.neosante.eu/la-biologie-totale-exactement/
L’en-saignement : une affaire de femmes ?
Une de mes patientes, Vinciane sera ici son prénom fictif, est enseignante. Elle aime ce métier même si ce n’était pas son premier choix professionnel. Jusqu’ici, elle a géré les moments plus difficiles en appliquant notamment des techniques de gestion du stress, ou de communication non violente… des outils qui lui sont souvent utiles pour traverser des « petites crises ». Sauf qu’au début de cette année 2015, Vinciane se sent dépassée par ce qui lui arrive : elle ne parvient plus à gérer une nouvelle classe, ou plutôt un nouveau groupe (nouveau module de cours en enseignement de promotion sociale). Elle en devient « malade » : fatigue importante, maux de ventre, envie de vomir, diarrhée, et surtout des insomnies régulières (2 à 3 x par semaine). Avec ces symptômes, s’enclenche un cercle vicieux, car elle n’écoute pas ces signaux d’alerte. Elle se dit que cela va passer. Avec la fatigue accumulée, elle va perdre de plus en plus ses moyens devant ce groupe « difficile », au point qu’elle n’arrive plus à enseigner, comme elle continue à pouvoir le faire pour d’autres groupes.
« Je suis née avec »
Vinciane a déjà réalisé précédemment un travail personnel de décryptage de certains de ses symptômes, notamment la dépression. Elle dit : « Je suis née avec ». Dans le langage de la BTEV (Biologie Totale des Êtres Vivants), nous dirons que si elle « est née avec », c’est que ce symptôme fait partie de son identité profonde (verbe « être »), et d’autre part qu’il était déjà présent avant sa naissance. Cette période autour de la naissance, certains l’appellent « projet-sens » (Claude Sabbah fait référence aux travaux du psychologue français Marc Fréchet), ou période d’imprégnation prénatale. [i]
Vinciane a donc identifié, dans cette période, les stress importants vécus par ses parents, et qu’elle a enregistrés grâce à son cerveau en construction in utero. Certains de ces stress, et les solutions envisagées par ses parents à cette époque, elle les a intégrés afin d’être performante pour sa future survie sur terre. Ainsi, quand sa mère apprend qu’elle est à nouveau enceinte (pour la 5ème fois), alors qu’elle avait tout fait pour ne pas être enceinte, Vinciane (in utero) a enregistré ce conflit ingérable pour sa mère. Vinciane a surtout intégré les solutions que sa mère a envisagées consciemment pour gérer cet événement : un projet d’avortement irréalisable, l’attente quotidienne d’une fausse couche durant les premiers mois de la grossesse… ainsi que la dépression que la mère de Vinciane vit à cette période.
Accepter le symptôme qui se manifeste
Ce décodage avait permis à Vinciane de comprendre le sens de la dépression qui s’était manifestée dans son histoire à l’âge de 15 ans. En mars 2015, elle revient en consultation, et nous identifions les nouveaux éléments déclenchants : le passage à l’année 2015 renvoyant son cerveau à l’âge de 15 ans, une date anniversaire, un cycle biologique… Vinciane prend conscience qu’elle a déclenché un nouvel état dépressif. Cette étape est essentielle pour guérir. Ne pas se voiler la face, accepter le symptôme qui se présente même si c’est dérangeant. Après cette consultation, l’apaisement est visible. Le cours suivant avec ce groupe « difficile », elle parvient à enseigner pendant environ 3 heures, mais pour la dernière heure de cours, c’est « aux forceps ». Il y a autre chose.
« Non, c’est non ! »
Arrive la fin de l’année scolaire, et comme chaque année, Vinciane doit confirmer au directeur de l’école sa demande pour les cours qu’elle souhaiterait donner l’année suivante. Elle décide de ne pas postuler pour le cours qui lui a valu autant d’insomnies et de stress. C’est un choix en apparence conscient et libre, mais empreint de fuite et de peur. La fuite n’est pas synonyme de « lâcheté ». Dans ce cas, c’est une solution de survie envoyée par son cerveau automatique. Une semaine après avoir envoyé sa lettre, le directeur lui téléphone pour la faire changer d’avis. Il souhaiterait vivement qu’elle reprenne ce cours. Elle gère cette communication difficile, où elle doit affirmer verbalement un « non ». Elle a suivi de nombreuses formations en assertivité, en affirmation de soi … et elle parvient à affirmer son point de vue.
« Chassez le naturel… »
Les vacances d’été arrivent. Vinciane lève un peu le pied. Un lundi, elle se retrouve seule à la maison. Les enfants sont partis au camp, ou en stage. Elle se sent lasse. Envie de rien faire. En plus, il pleut. Impossible de profiter du soleil. Elle feuillette le programme « télé », et lit que le film « Une affaire de femmes » est programmé à 14h30. Super ! Elle l’a déjà vu, mais elle ne se souvient plus très bien de la fin. Elle est en vacances, elle peut bien prendre un peu de temps pour souffler. Bien installée dans son divan, elle redécouvre cette histoire vraie d’une femme qui a été condamnée à mort dans la France du Maréchal Pétain, parce qu’elle pratiquait des avortements. La scène qui l’avait déjà marquée à la première vision, c’est le moment où l’amie qui lui a demandé de l’aider à « le faire partir » perd beaucoup de sang et se tord de douleurs au ventre. A ce moment-là, explique Vinciane, le téléphone fixe sonne. Elle décroche. Rien. Personne. Quelques minutes plus tard, à nouveau le téléphone fixe. Elle décroche. À nouveau le silence. Bizarre. Vinciane poursuit sa séance de cinéma. Une scène plus dramatique. Une des femmes est morte après l’avortement. Mais la famille ne porte pas plainte. Soudain, son portable sonne. C’est le directeur de l’école. En plein mois de juillet ! Il lui demande si elle serait d’accord de donner un cours supplémentaire l’année prochaine. Un cours qu’elle a déjà donné trois ans auparavant. Vinciane me dit : « J’ai dit oui, comme ça, sans vraiment réfléchir. C’est comme si j’étais ailleurs. Maintenant, je m’en mords les doigts, et je suis de nouveau angoissée ». La compréhension de cette merveilleuse « synchronicité »[ii] va aider Vinciane à s’apaiser.
Le poids des mots
Quel est le contenu significatif commun à ces deux événements ?
D’une part, le directeur de l’école qui lui demande d’enseigner un cours supplémentaire (donc enseigner plus), et d’autre part, cette histoire d’avortements illégaux. Les liens que le cerveau automatique va établir s’opèrent par ce que Claude Sabbah nomme la « correspondance maladie/symbolique/Verbe ». En termes simplifiés, le cerveau automatique comprend le mot « enseignement » selon les différents niveaux de lecture de la vibration sonore. « Toutes les langues sont formées de mots qui sont des mots-clés, c’est-à-dire des mots chargés très fortement de sens. Ces mots sont de plus chargés du langage originel, c.-à-d. de la puissance du Verbe » poursuit Sabbah. Ainsi, le mot « enseignement » peut être compris par le cerveau automatique comme de l’ « en-saignement », c.-à-d. saigner à l’intérieur. Le directeur de l’école lui demande de « saigner + à l’intérieur ».
Quels liens avec sa période prénatale ? La mère de Vinciane vient d’accoucher de son troisième enfant. Ses règles reviennent à la normale. Elle accepte un rapport sexuel, alors qu’elle n’est pas sûre d’être dans la bonne période, et donc elle aurait bien voulu refuser ce rapport. Elle attend avec impatience de perdre du sang, signe qu’elle n’est pas enceinte. Premier lien avec le sang et qui s’exprime chez Vinciane par le fait qu’elle postule dans l’enseignement : « Il faut enseigner = Il faut saigner à l’intérieur ».
Ensuite, la mère de Vinciane apprend qu’elle est enceinte. Elle envisage l’avortement, mais c’est risqué (le film rappelle cette peur), cela coûte cher alors qu’elle n’a pas d’argent à elle, et puis c’est contraire à ces convictions religieuses (dans le film, la « faiseuse d’ange » meurt guillotinée, condamnée par une justice moraliste). Donc, pour la mère, la solution de l’IVG a été envisagée, mais pas concrétisée. C’était trop risqué. Ce qu’il est important d’identifier ici, c’est le ressenti de la mère par rapport au projet de l’IVG. Peurs, angoisses, sentiment de culpabilité… c’est cela qui s’exprime dans l’histoire de Vinciane dans ses peurs d’ « enseigner plus », ou d’ « enseigner trop ».
Les pièces du puzzle s’assemblent
Ainsi, son cerveau a réalisé une synthèse en termes de survie, un subtil mélange de « il faut en-saigner suffisamment, mais pas de trop, car c’est dangereux de perdre trop de sang ». Quand elle prend conscience de ce lien, Vinciane comprend en même temps le sens d’autres événements de sa vie en lien avec ce contenu significatif : les hémorragies de sa mère quand Vinciane a 15 ans, le souvenir de sa mère alitée après une soi-disant « fausse-couche », une activité professionnelle en lien avec la loi de dépénalisation de l’avortement… les pièces du puzzle s’assemblent, et forment un tout cohérent. Un autre lien vient compléter cette compréhension, c’est le fait de ne pas pouvoir dire « non » au directeur. Qui a regretté de ne pas avoir affirmé « Non, je ne veux pas » ? Vinciane identifie alors sa mère, qui aurait bien voulu dire à son mari « Non, je n’ai pas envie de faire l’amour aujourd’hui ». Dans le film également, nous retrouvons cette solution, car la femme « faiseuse d’ange » se refuse à son mari, alors qu’elle a une relation extraconjugale. Le risque est grand ici à dire « non », car le film nous indique que c’est le mari frustré qui va dénoncer sa femme aux autorités, ce qui la mènera à la mort. Dans le cerveau automatique de Vinciane, ce danger de mort à dire « non » était bien enregistré. Elle comprend que sa mère avait trop peur d’être abandonnée par son mari si elle disait « non ». À nouveau, c’est le ressenti des parents qui se transmet.
Le saignement et les femmes
Cette histoire particulière peut engendrer des résonances avec certains symptômes ou événements de notre vie. Les saignements font parties de la vie des femmes, dès leur puberté jusqu’à la ménopause. 4 jours tous les 28 jours, pendant une période de 35 à 40 années. Je vous laisse calculer le nombre de jours. Au-delà de ce nombre, c’est le cycle menstruel qui s’exprime. Si je saigne, c’est que je ne suis pas enceinte. Si je ne saigne pas, je suis peut-être enceinte. La pilule contraceptive est récente dans l’histoire de l’humanité, et l’avortement, s’il a toujours existé, est seulement dépénalisé en Belgique, depuis avril 1990. Avec l’histoire de Vinciane, j’espère avoir mis en lumière certains liens entre des stress vécus in utero et des symptômes souvent dérangeants, mais qui s’expriment tant que le cerveau automatique l’estime nécessaire pour la survie de la personne. La prise de conscience de ces liens va permettre à Vinciane de pouvoir enseigner en toute sérénité. Geneviève Mairesse
[i] Je vous propose de lire à ce sujet, le dernier ouvrage écrit par Angela Hoffmann : « Libérer votre enfant » Ed. Quintessence, 2014
[ii] Concept de Carl Gustav Jung défini comme : « La coïncidence dans le temps de deux ou plusieurs événements sans relation causale et ayant le même contenu significatif »
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Geneviève Mairesse
[1] Je vous propose de lire à ce sujet, le dernier ouvrage écrit par Angela Hoffmann : « Libérer votre enfant » Ed. Quintessence, 2014
[2] Concept de Carl Gustav Jung défini comme : « La coïncidence dans le temps de deux ou plusieurs événements sans relation causale et ayant le même contenu significatif »