La vie grâce à la mort

La vie grâce à la mort : cette phrase bizarre aurait pu être le titre  du dossier publié dans le Néosanté http://www.neosante.eu/category/sommaire/ du mois de novembre. Pour ne pas prêter à équivoque, je l’ai cependant titré «  Le pouvoir guérisseur de la mort imminente ». Notre journaliste Emmanuel Duquoc s’est en effet intéressé à un aspect peu connu des fameuses NDE (Near Death Experiences) ou EMI (Expériences de Mort Imminente) en français : parmi les personnes qui frôlent la mort et sortent du coma avec d’étranges souvenirs, un certain nombre reviennent guéris de leur maladies ! Chez les « expérienceurs », une grande majorité se sent complètement changée par ce voyage jusqu’aux rives de l’au-delà. Ils racontent avoir rencontré des êtres lumineux et avoir été immergés dans une énergie d’amour qu’ils ont quittée à regret pour revenir sur terre. En reprenant conscience, ils affirment ne plus craindre la mort et avoir compris le sens de leur existence. Ils disent aussi que le succès et la réussite matérielle ne font plus partie de leurs priorités, que leur « mission de vie » est désormais l’éveil spirituel.  Bref, leur rendez-vous prématuré avec la camarde est un cadeau du ciel qui les transforme en profondeur.  Ce qu’on sait moins, c’est que certains d’entre eux  bénéficient aussi d’effets très concrets sur leur santé : leur EMI est assortie de la guérison physique des maladies  dont ils souffraient au moment de presque trépasser. Dans son article, Emmanuel cite plusieurs cas très étonnants de rémissions qu’on pourrait qualifier de « résurrections» tant elles sont inattendues.  Miraculeuses ou non, ces guérisons  inexpliquées témoignent en tout cas  que la maladie n’est pas  ce qu’on croit généralement : si on en sort si facilement suite à une prise de conscience, c’est forcement qu’on y entre  par un mécanisme naturel inconscient.  Les portes de la santé sont clairement installées dans notre intériorité et c’est la psyché qui en détient les clés. Dans son dossier, Emmanuel explore également  un autre phénomène lié à l’accompagnement des mourants : à l’approche de l’échéance, ces derniers semblent parfois retrouver vie, tandis que ceux qui les accompagnent jouissent souvent d’un regain de vitalité.  Tout se passe comme si de mystérieuses transmissions d’énergie avaient lieu entre les personnes agonisantes et celles qui les entourent. On dirait même que les mourants  viennent en aide aux vivants, plus souvent que l’inverse !  Je vous recommande la lecture de cette enquête insolite publiée, je vous le rappelle, dans le mensuel Néosanté  de novembre http://www.neosante.eu/category/sommaire/. 

La vie grâce à la mort, c’est aussi le titre que je pourrais donner au récit de ce qui m’est arrivé il y a quelques semaines. Je circulais en voiture à Bruxelles et j’ai été le témoin d’une violente altercation entre deux autres automobilistes : une dame âgée qui voulait se garer et un tout jeune homme qui lui chipait honteusement la place.  Verte de rage, la femme est sortie de son véhicule pour venir engueuler et gifler le garçon à travers la vitre avant qui était ouverte. Dans un réflexe de protection, celui-ci a balancé un coup de poing sur la tempe  de la sexagénaire qui est tombée par terre, évanouie. Pour une place de parking, vous vous rendez compte ? Au-delà de l’extrême brutalité de la scène, j’ai été intrigué par le fait que la dame s’est écroulée très lentement sur le sol, comme si elle se couchait de son plein gré. Je croyais même qu’elle jouait la comédie. Mais une fois arrivé sur les lieux  et m’être interposé entre le fautif et un passant très remonté qui commençait à le tabasser, j’ai pu constater que la victime du coup était bel et bien sonnée. Elle avait cependant les paupières ouvertes,  respirait normalement, semblait bien entendre ce que je lui disais, mais restait parfaitement immobile, comme pétrifiée. J’avais sous les yeux une magnifique tactique de survie qu’on appelle, en décodage biologique, un « conflit de l’opossum ».  L’opossum ? Allez, vous connaissez cet animal : c’est le personnage de Pumbaa dans le Roi Lion. Ce mammifère marsupial a la particularité d’être remarquablement doué pour « faire le mort »  en cas de grand danger. Dans la nature, c’est une stratégie très répandue : les proies font mine d’être déjà mortes car les prédateurs sont alertés par le mouvement ou parce qu’ils sont seulement appâtés par la chair fraîche. L’opossum n’a pas son pareil pour mimer l’absence de vie et sauver ainsi sa peau. Dans certaines situations, l’être humain peut lui aussi avoir le sentiment de ne pouvoir ni fuir ni affronter un péril. Son cerveau archaïque va lui faire alors adopter une attitude d’immobilisme et d’apathie, ce qui explique pourquoi on peut rester figé quand on est  très stressé.  Mais le cerveau animal peut aussi mettre en œuvre des solutions plus radicales, comme l’évanouissement ou la catalepsie.  Et il y a  bien d’autres symptômes et maladies qui trouvent probablement leur origine dans ce reflexe vital d’immobilité.  Dans son article sur le conflit de l’opossum, que vous pouvez lire ou relire en cliquant ici http://www.neosante.eu/le-conflit-de-lopossum-ou-comment-faire-le-mort-pour-sauver-sa-peau/,  Laurent Daillie cite par exemple l’hypoglycémie, l’hypotension, la fibromyalgie ou  la sclérose en plaques. Personnellement, je pense que la liste est encore beaucoup plus longue. De la fatigue chronique à la dépression en passant par différentes formes de neuropathies, paralysies et réactions post-vaccinales (narcolepsie, Guillain-Barré…), des tas de « mal a dit » pourraient ainsi être interprétées comme l’évitement d’une menace par imitation de sommeil éternel. Chaque fois que le tonus et la vigilance sont diminués, il faudrait se demander en quoi l’apparence de la mort permet de protéger la vie…

La vie grâce à la mort, c’est comme ça qu’on pourrait également résumer un formidable projet lancé par un ingénieur belge : l’humusation des défunts. ! Partant du constat que  la crémation est très polluante et que l’enterrement classique n’est pas un véritable retour à la terre,  Francis Busigny  a imaginé qu’on pourrait très bien composter les personnes décédées et les transformer en terreau. Concrètement, il s’agirait de placer le corps dans un linceul biodégradable sur un lit de branchages et de déchets végétaux. La dépouille serait ensuite recouverte d’une nouvelle couche de matières végétales broyées, notamment les fleurs offertes aux funérailles, puis reposerait dans de bonnes conditions de température et d’humidité. Selon l’ingénieur, qui a testé la technique sur des poules, on obtiendrait au bout d’un an un terreau très sain qui pourrait être remis à la famille. Objectif : planter un arbre à la mémoire du disparu dans un « jardin-forêt » jouxtant un cimetière conventionnel. Vous ne trouvez pas ça génial ? Moi bien. Jusqu’à présent, je rêvais de mourir selon la tradition amérindienne, mon corps sans vie étant laissé à l’air libre et offert en pâture à toute la faune et microfaune qui s’en régaleraient. Ça se fait aux États-Unis et j’ai vu des photos dans un livre : après quelques semaines,  il ne reste que des os tout blancs tout propres ! C’est dingue la rapidité avec laquelle la vie aérobie s’empare des morts pour les « recycler » à travers toute la chaîne alimentaire.  Enfermé dans un cercueil, ou pire encore dans un caveau, un trépassé va au contraire se décomposer sans véritablement retourner à la nature, ni bien sûr lui être utile. En Europe, où  il est peu réaliste de ne pas se faire incinérer ni enterrer, le compostage représente une « troisième voie » que je trouve très enthousiasmante. Elle nous rappelle en tout cas ce que l’agro-écologiste Pierre Rabhi  souligne à l’envi, à savoir que le mot « homme » et le mot « humus » ont la même racine : pour un être humain, quel plus bel hommage à la vie que de fertiliser le sol après sa mort ? Et quel plus cadeau à ses proches que de se réincarner en arbre ayant grandi grâce à ses chairs et boyaux ?  Moi, c’est décidé : j’exigerai dans mon testament d’être ainsi transformé en engrais bio et d’être répandu au pied d’un arbre. Pourquoi pas un if ? Ce serait rigolo. Mais pour que cette joie post-mortem  m’échoie, encore faut-il que l’humusation des défunts, aujourd’hui illégale, devienne une pratique autorisée.  Dans un reportage au journal de la télévision belge (cliquez-ici  http://www.rtbf.be/video/detail_jt-13h?id=2055929

 pour le visionner), Francis Busigny a pu expliquer son projet et en défendre le bien-fondé.  Encore plus sérieusement, l’ingénieur  a créé avec d’autres la Fondation Métamorphose,  une association destinée à porter ce projet  et à le faire aboutir avec un comité scientifique d’experts. Si vous voulez découvrir ses premières activités et apporter votre contribution, découvrez le site en cliquant ici https://metamorphoseproject.wordpress.com/. Pour ma part, je soutiens ardemment cette initiative et j’espère bien qu’elle se concrétisera dans la loi avant mon décès. Vive la vie grâce à la mort ! Et avec un peu de retard,  bonne fête à tous  les habitants de l’éternité.

                                          Yves Rasir

PS :  Si vous avez aimé cette infolettre, faites-la suivre à vos contacts et/ou partagez-la sur les réseaux sociaux.  Vous pouvez  retrouver et (re)lire tous les numéros de Néosanté Hebdo ( plus de 140 à ce jour) en cliquant ici http://www.neosante.eu/neosante-hebdo-2015/. Profitez-en pour visiter notre site….

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