envoyer à ses amis
ne plus recevoir d'emails de Néosanté -- recevoir les e-mails de Néosanté
si ce message n'apparait pas correctement, cliquez ici
pour répondre à cet email veuillez utiliser cette adresse : info@neosante.eu
Néosanté hebdo
mercredi 15 octobre2014

   Décrypter octobre rose

portrait de Yves RasirVendredi dernier, j’ai reçu un appel qui m’a fait bien plaisir. Au bout du fil, une femme exceptionnelle : Rachel Campergue.  Ce nom ne vous dit rien ? Alors, je vous la présente : Rachel a exercé pendant 14 ans la  profession de kinésithérapeute , principalement  dans les Antilles françaises. Au début de ce siècle, elle change une première fois de vie pour partir filmer les requins en Polynésie et réaliser un documentaire dénonçant la pratique du shark finning,  cette pratique chinoise barbare qui consiste à couper les ailerons des squales et à les rejeter en mer après mutilation. En 2009, nouveau tournant : elle lâche la caméra pour se consacrer à l’écriture. Deux ans plus tard, en 2011, elle publie « No Mammo ? Enquête sur le dépistage du cancer du sein »  Ed. Max Milo). Vos souvenirs se réveillent ? Oui, il s’agit bien de cet ouvrage qui  a fait scandale et suscité la polémique parce que son auteure y dénonçait les effets pervers des mammographies systématiques, notamment le surdiagnostic et les traitements inutiles de tumeurs inoffensives.  Nous avions interviewé Rachel Campergue  à propos de son livre dans la revue Néosanté n° 12, dont le dossier était consacré aux « ravages du dépistage »

À l’époque, j’avais été très impressionné par le courage de cette femme solaire qui a affronté calmement une  violente tempête de critiques. Sur certains plateaux télé, c’est tout juste si on n’a pas voulu brûler le bouquin et faire monter Rachel sur le bûcher !  Mais ce qui m’avait surtout épaté, c’est le contenu de ce brûlot,  dont l’argumentation subversive était rationnellement construite sur base de nombreuses références scientifiques. Qu’une simple citoyenne, ni médecin ni journaliste, ait accompli un tel travail d’investigation aboutissant à une remise en cause des recommandations sur le dépistage du cancer du sein, c’était insupportable pour l’establishment médical et encore moins tolérable pour le « quatrième pouvoir », celui des médias de masse.  Moi, c’est exactement le contraire : le journaliste professionnel que je suis  depuis plus de 30 ans est enchanté que des « amateurs » prennent la plume pour secouer le cocotier des idées reçues et dénoncer le bourrage de crânes. J’éprouve ainsi une vive admiration pour la regrettée Sylvie Simon, ex-antiquaire qui fut la première à enquêter sérieusement sur les vaccinations, et pour Sophie Meulemans, une  des trois chevilles ouvrières d’Initiative Citoyenne, cette association belge à l’avant-garde de l’information objective sur les vaccins.  Puisque les journalistes  de métier ne font plus leur boulot et se contentent de relayer les discours officiels, il est heureux que d’autres voix se fassent entendre ! Avec son « No Mammo », Rachel Campergue avait brillamment démonté la propagande abrutissante pour la mammographie. Dans une série d’articles parus dans le magazine Nexus, elle avait également exercé son talent d’enquêtrice sur le thème du sida, où elle confrontait là-aussi les croyances orthodoxes aux évidences dissidentes.  Instructif, passionnant  et diantrement iconoclaste ! Je lui avais donc téléphoné il y a trois ans en espérant qu’elle écrirait aussi pour un autre support sérieux et  séditieux,   la revue Néosanté.  Hélas,  la (re)belle Rachel  ne m’avait point donné signe de vie.

Vendredi, j’ai compris la raison de ce long silence. Après l’ouragan de réprobation et la quasi mise à l’index de son livre, la kiné-cinéaste-écrivaine ne s’est pas laissée intimider et a continué à suivre le dossier « dépistage du cancer du sein », dont elle devenue une véritable experte citoyenne. C’est d’ailleurs comme ça, expertise citoyenne, qu’elle a intitulé le site où elle a poursuivi son oeuvre de ré-information à propos de la mammographie. Je vous invite, surtout si vous êtes une femme,  à  visiter ce coin de toile et à lire les billets mis en ligne  durant ces trois dernières années. Vous verrez que la remise en question de l’efficacité du dépistage n’est pas le fait d’une blogueuse isolée, mais bien une « tendance lourde » qui remue le monde médical et scientifique. Les médecins contestataires peuvent s’appuyer sur de solides études publiées dans des journaux prestigieux par des chercheurs renommés. Là où Rachel Campergue  excelle, c’est dans le décryptage de la publicité multiforme en faveur de la mammographie,  que ce battage provienne de la presse, des autorités de santé, du monde politique ou des associations « anticancer ». L’auteur de « No Mammo » y débusque régulièrement  des  mensonges énormes, des contresens absurdes et des incohérences aveuglantes qui seraient franchement drôles si la santé des femmes et de leurs seins n’était pas en jeu. Dans cet exercice d’intox délibérée ou  de bêtise involontaire, les promoteurs d’Octobre Rose sont particulièrement doués et leurs « perles » valaient bien la peine d’être relevées dans un deuxième livre. Cette fois, Rachel Campargue a choisi de s’éditer elle-même de manière exclusivement numérique. Son nouvel opus, intitulé « Octobre Rose mot à maux, pour une réelle liberté de choix », est uniquement disponible sur la plateforme Amazon en format Kindle, au prix de 7 ,62 €.  Je l’ai lu d’une traite et je le trouve formidable. En véritable sociologue de la médecine qu’elle est devenue, Rachel y démontre méthodiquement que la politique de prévention actuelle est une aberration et que ses artisans nous baratinent, tout au long de l’année et surtout lors la grande offensive médiatique  automnale. Non contente de décrypter avec humour et ironie les slogans d’Octobre Rose, le livre fait le point sur le dépistage du cancer du sein et apporte encore des arguments nouveaux en défaveur des radiographies mammaires. Croyez-moi, vous ne serez pas déçu(e) en achetant cet antidote à la potion publicitaire dont on nous gave  tous les ans en octobre. (*)

Si vous hésitez, je vous renvoie alors au communiqué de sortie du livre, lequel contient un échantillon des « perles » collectionnées par Rachel Campergue. Celle qui m’amuse le plus, c’est celle-ci, repérée sur le site d’une administration française : « Quand on parle de dépistage du cancer du sein, souvent, le mot cancer sonne plus fort que celui de dépistage. Pourtant, aujourd’hui, la prévention par dépistage permet d’agir avant que la maladie s’installe. »  Trop fort !  La mammographie permettrait donc de prévenir la maladie qu’elle est censée dépister !

Je vous laisse finir de rire et je vous annonce, pour conclure , que je ne vais pas en rester  à cette infolettre promotionnelle. Dans la revue Néosanté de décembre prochain,  nous allons reproduire un chapitre entier du livre.  Et par la suite, nous aurons l’immense plaisir de publier régulièrement des textes et des analyses de Rachel Campergue. Une femme sensationnelle qui n’a pas fini de faire sensation.

Yves Rasir

(*) Je précise que je ne touche pas de commission sur la vente de cet ouvrage. Mes éloges sont sincèrement désintéressés.

 

PS :  Merci de continuer à vous mobiliser pour élargir le lectorat de la revue Néosanté : abonnez-vous au mensuel Néosanté si vous ne l’êtes pas encore, abonnez vos amis si vous l’êtes déjà (formule « Abokado »), ou bien envoyez-nous des adresses postales de futurs lecteurs potentiels (formule parrainage).

Share on Google+
disponible sur www.neosante.eu :
Le  numéro 38 (octobre 2014) de Néosanté, revue internationale de santé globale.
couverture du numéro 38