LA DÉVALORISATION une autre peur animale

Ce thème demande qu’on l’aborde afin de se rendre compte qu’on utilise ce mot le plus souvent à tort, et plus particulièrement nous autres ‘décodeurs’ et ‘décodeuses’ : on en abuse pour parler de tellement de choses différentes, le plus souvent sans aucun rapport avec une dévalorisation. C’est en tous cas un mot que j’évite d’utiliser : je préfère le mot peur.
Car c’est presque toujours une peur qu’on trouve finalement à la racine du problème, et non pas une affaire de valeur. Ainsi par exemple, je pense qu’une tendinite – quand elle est d’origine conflictuelle bien sûr, puisque ce n’est pas toujours le cas – est avant tout la résultante d’une peur liée à un déficit de performance et non pas à une dévalorisation quelconque. Et je suis certain que la timidité est avant tout l’expression de la peur de l’autre, et non pas d’une mauvaise image de soi.

Le conflit de performance

Il faut encore et toujours revenir au contexte de nos lointaines origines animales et préhistoriques et se souvenir que la vie en milieu naturel n’est pas une sinécure : le danger y est omniprésent et la moindre défaillance se paye cash. Et même si nous n’en sommes plus là, notre cerveau archaïque continue à le croire.
De ce fait, dès lors que nous sommes en déficit de performance à un niveau ou à un autre, ou lorsque nous nous sentons défaillants même si ce n’est pas le cas, alors notre cerveau peut nous croire en danger et réagir en fonction pour nous «aider» à être plus performant : c’est typique de la tendinite conflictuelle.
Exemple : une pianiste virtuose souffre de tendinites au bras droit juste avant des concerts ou des enregistrements importants et jamais avant des rendez-vous de moindre importance. La logique du symptôme est évidente : cette femme éprouve une grande peur de ne pas être à la hauteur pianistiquement ; son cerveau archaïque en déduit qu’elle est en danger à cause d’un déficit de performance de son bras droit ; et sa biologie met en œuvre un renforcement des tissus péri-articulaires, jusqu’à la tendinite malheureusement puisque cette femme ne sort pas de sa peur.
C’est donc un conflit de déficit de performance géré en renforcement de la fonction, en revalorisation, soit finalement l’inverse exact d’une dévalorisation. Vous penserez que je chipote ? Peut-être, mais il me semble que le mot clé de l’affaire est la peur et non pas la dévalorisation. En tout cas, on aidera cette femme en lui expliquant sa peur viscérale et ses conséquences plutôt qu’en soulignant la mauvaise image qu’elle a d’elle-même.
Que l’on soit animal ou humain, ce conflit de performance est omniprésent, le plus souvent du fait d’un déficit mais aussi parfois à cause d’un excès de performance. Et c’est cela qui définira le symptôme que la biologie choisira de mettre en œuvre pour «aider» l’individu. (Voir plus de précisions à ce sujet pages 252 et suivantes de mon livre «la Logique du Symptôme» ou dans l’article «la Biologisation du Conflit» à la rubrique Publications de www.biopsygen.com)

La peur de la sanction

Cela dit, nos peurs liées à la performance sont le plus souvent la conséquence d’une autre peur : la peur de la sanction. Car dans le cas de cette artiste et au-delà de sa peur de ne pas être assez performante physiquement, le véritable problème est sa peur profonde des conséquences si elle ne joue pas assez bien puisque cela pourrait lui valoir d’être sanctionnée d’une manière ou d’une autre. En effet, sa peur est très liée aux sanctions physiques que sa mère lui infligeait jadis quand elle ne jouait pas assez bien. Je rappelle que l’éventualité d’une sanction en termes de rejet ou de violence est considérée par notre cerveau archaïque comme potentiellement mortelle.

La peur de l’autre

Il est dit couramment que la dévalorisation est un manque de confiance en soi ? Il me semble que c’est plutôt un manque de confiance en l’autre et donc finalement une peur de l’autre. C’est typique de la timidité par exemple : on se sent sous le regard d’autrui, on craint son jugement (négatif bien sûr) et on est paralysé par la peur de lui déplaire et donc qu’il nous rejette ou nous violente.

La soumission à l’autorité

Le plus souvent, ce que l’on croit être de la dévalorisation n’est finalement rien d’autre qu’un comportement très archaïque de soumission à l’autorité, d’allégeance au plus fort. Souvenez-vous par exemple de la dernière fois où vous avez eu à faire avec la Police de la Route pour une infraction : en principe, vous vous êtes mis en «position basse» et vous avez «baissé les oreilles» pour échapper à la sanction autant que faire se peut. Vous étiez donc en dévalorisation caractérisée ? Certes, et fort heureusement ! Mais vous étiez surtout en état de peur.

Les dévalorisations stratégiques

Avez-vous remarqué combien certaines personnes communiquent en permanence sur leur moindre valeur ? Elles se disent nulles, incapables, bêtes, inintéressantes, petites, moches, etc. Ne nous y laissons pas prendre. C’est une stratégie de séduction très efficace puisqu’elle ne manque pas d’attirer l’attention de quelques bonnes âmes compatissantes toujours prêtes à soutenir les dévalorisé(e)s et à leur répéter combien ce sont des personnes formidables et merveilleuses. Mais c’est encore une peur qui motive cette attitude : la peur de ne pas être (assez) aimé.
Cette stratégie est aussi une excellente solution pour éviter la sanction puisque ces personnes auront prévenu de leur nullité et de leur incompétence : on ne pourra donc rien leur reprocher par la suite. Cette incompétence officialisée peut aussi servir à s’exempter de quelques corvées ennuyeuses, typiquement chez l’enfant.
Mais cette stratégie peut aussi sauver la vie au sens strict : c’est en tout cas l’histoire d’une patiente qui durant l’enfance a dû se structurer en dévalorisation totale afin de survivre face à un père fou qui ne supportait pas que sa fille puisse lui être supérieure. Ainsi, cette enfant prenait-elle des roustes sévères quand elle rentrait de l’école avec de trop bonnes notes ! Dans son cas, le fait d’avoir de la valeur était tout simplement synonyme de danger de mort.

L’impuissance-abdication

Le seul cas de figure où l’on pourrait (éventuellement) parler de dévalorisation est un état d’esprit particulier qui va de l’impuissance («je n’y arriverai jamais») jusqu’à l’abdication («je renonce»), ce qui finalement revient à attendre la mort. C’est typique de certaines pathologies osseuses, de l’ostéoporose au cancer lytique de l’os.

Laurent Daillie

Naturopathe causaliste et consultant en Décodage des Stress Biologiques et Transgénérationnels (Paris et Bourgogne), Laurent Daillie est passionné par les origines de l’Homme et par ses réflexes de survie primitifs. Il anime des formations et des conférences en France et en Belgique. Il est l’auteur du livre « La Logique du Symptôme », publié aux éditions Bérangel. Info : www.biopsygen.com
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