LA MÉNINGITE

Pour faire baisser le stress maternel face à la méningite de l’enfant, il existe bien sûr le vaccin contre le méningocoque. Mais si l’on essayait de comprendre le sens de ce dysfonctionnement, cela permettrait peut-être d’avoir moins peur et donc de solutionner une bonne part du ressenti conflictuel qui est lié aux méninges.

Le casque de Roberta

Roberta est porteuse de la mémoire d’une grand-mère battue par son premier mari, avec des coups violents portés à la tête qui ont occasionné une poche d’eau et nécessité une trépanation. Sa mère, quand elle était bébé, lors des bombardements de la deuxième guerre mondiale, doit la vie sauve au fait que son père a réussi à empêcher un débris de retomber sur sa tête. Roberta, qui est née par forceps avec la tête déformée, fait une chute dans les escaliers pendant son enfance, son père n’ayant pas refermé la barrière, et elle se blesse à la tête. Ah ! si elle avait pu porter un casque toute sa vie… Car c’est toujours l’épée de Damoclès qui lui pend au-dessus de la tête, surtout si son mari commence à ressembler à un « homme violent »…

La maladie

Les méninges sont les enveloppes protectrices du cerveau, situées entre le cerveau et la boîte crânienne. Elles sont au nombre de trois. Il y a la « dure mère », la plus externe, dont la fonction est de solidariser les parois du crâne pour résister aux forces qui pourraient l’écarteler. Il y a l’ « arachnoïde », sous-jacente à la dure-mère et séparée de la pie-mère par un espace où circule le liquide céphalo-rachidien, dont la fonction est d’amortir les chocs. Enfin il y a la « pie mère », liée à la face externe du cerveau, très vascularisée, qui nourrit le cerveau et intervient dans l’élaboration dudit liquide, elle a donc plus un rôle nutritif que de protection, contrairement aux deux autres méninges. La méningite est une inflammation des méninges, le plus souvent d’origine infectieuse. On distingue deux types. Il y a les méningites d’origine virale qui constituent 80 % des cas et qui sont les plus bénignes. Il y a les méningites d’origine bactérienne, dont le germe actif est souvent le méningocoque, plus rares et plus graves : elles doivent être prises en charge en urgence car elles sont susceptibles de dégénérer en l’espace de quelques heures. Les symptômes sont les suivants : forts maux de tête, raideur de la nuque, difficultés à supporter la lumière et les sons, fièvre, vomissements, hypotonie et taches rouges violacées en cas de purpura fulminans.

L’étymologie

Le mot « méningite » vient du latin « meninga » et du grec « mênigx » = membrane, peau. Les méninges sont la peau du cerveau, les membranes qui le protègent de l’extérieur. On les associe par ailleurs au cerveau lui-même, comme dans l’expression « se torturer les méninges », synonyme de « se creuser la tête », c’est-à-dire faire fonctionner très fort son cerveau pour trouver une solution. Celui qui se creuse la méninge, se retrouve avec un trou dans celle-ci, un trou qu’il faudra bien réparer.

L’écoute du verbe

Méningite = mehaing / gît / te = en dialecte wallon, un « mehaing » c’est un petit malheur du quotidien : les petits problèmes quotidiens font de toi un gisant, un mort-vivant. En effet, la méningite foudroyante est une menace mortelle soudaine, qu’on ne voit pas venir, source de paranoïa. Dès que l’enfant montre un signe qui pourrait être alarmant, la mère a peur. Le conflit devient auto-programmant : face au risque de l’attaque de la méningite, je dois trouver une solution pour protéger mon enfant ; et la solution biologique parfaite, c’est de faire des super-méninges ! Dure-mère = dure / mère = la mère est dure, froide, porte la culotte, ce qui protège l’enfant, mais c’est un casque lourd à porter.

Arachnoïde = en forme d’araignée = la mère araignée qui n’accepte pas de se confronter au départ de son enfant.
Pie-mère = pis / mère = c’est comme si j’étais encore dépendant du sein de ma mère, la séparation n’a pas encore eu lieu, le cordon n’est pas coupé.
La méningite a donc un rapport très fort avec la mère, ce qui entraîne Gérard Athias à proposer la piste conflictuelle suivante pour l’enfant qui en est atteint et qui cristallise les peurs familiales : je dois me protéger du contrôle excessif de ma mère.

Le sens biologique

Robert Guinée suggère de différencier le ressenti conflictuel lié aux méninges en fonction de l’origine embryonnaire des tissus. Pour la dure-mère et l’arachnoïde, il s’agit d’un conflit d’attaque contre le cerveau, celui-ci étant pris au sens réel, imaginaire, symbolique ou virtuel (ce qu’on imagine ayant son siège dans le cerveau, cela peut être par exemple le mental, l’esprit,…). Le sens de la maladie est de fabriquer une cuirasse pour protéger l’encéphale. Dans le cas d’une atteinte de la pie-mère, on recherchera une dévalorisation dans les liens de sang où il faut trouver des solutions (c’est à cela que sert le cerveau). Dans ce cas, il y aura ulcération en phase active, dont le sens est de faire circuler plus intensément le liquide. En cas de méningite, l’auteur met l’accent sur les peurs frontales ou les peurs dans la nuque.

La guérison

Selon Claude Sabbah, la méningite est une pathologie qui n’existe pas au sens où on l’entend habituellement, il s’agirait de la phase finale de la guérison d’un relais cérébral du cortex adjacent à la méninge, impliqué le plus souvent dans les conflits de peur ou ceux de dévalorisation et de territoire (la localisation précise donnera des précisions sur le conflit). Alain Scohy parle aussi d’un processus de réparation, du démontage du « casque » qui a été réalisé par épaississement des membranes méningées lors de la phase de conflit actif. Après solution du conflit, la réparation a lieu, ce qui provoque œdème, augmentation du liquide céphalo-rachidien et de la pression, raideur méningée et intervention des germes, les fameux méningocoques, qui sont là pour nous aider à guérir et que l’on prend pour de nouveaux agresseurs potentiellement mortels, réactivant ainsi fortement le conflit. Les fortes fièvres s’expliquent par le fait que plusieurs foyers cérébraux peuvent être en guérison simultanément suite à la puissance des peurs qui ont été déclenchées, comme par exemple celui des poumons (peur de la mort qui fond sur soi) ou des reins (conflit d’écroulement de l’existence). Le premier bon réflexe à avoir en cas de méningite est donc « cool, cool, cool… », on se calme, pas de panique, et on accepte que des réparations importantes aient lieu en même temps. Ensuite, on suit les prescriptions médicales pour être à 100 % de sécurité. Enfin, on fait un travail de décodage pour comprendre, grandir et guérir définitivement.

Bernard Tihon

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