LE SYNDROME DE RAYNAUD

Physiologie

Souffrir de la maladie de Raynaud (forme atténuée du syndrome) ou du syndrome de Raynaud, qui sont deux affections légèrement différentes, ce n’est pas seulement avoir les mains ou les pieds froids. Il s’agit d’un trouble chronique de la circulation du sang dans les extrémités, qui survient de façon périodique. Les parties touchées deviennent soudainement blanches, froides et parfois insensibles ou engourdies, car le sang n’y circule plus. La maladie touche spécifiquement les extrémités, le plus souvent les doigts et les orteils, mais aussi, dans certains cas, le nez, les lèvres et les lobes d’oreilles. Une crise peut durer de quelques minutes à quelques heures. C’est un médecin français, Maurice Raynaud, qui a décrit le premier les manifestations de cette maladie, en 1862. Il est amusant de noter que Maurice est l’un des prénoms correspondant au deuil non fait (cf manifestés décrits à la fin de l’article).
Selon les données compilées dans différents pays, on estime que de 3 % à 5 % de la population est atteint de la maladie ou du syndrome de Raynaud.

Conflit

Si je porte les manifestés d’un syndrome de Raynaud, la première question à se poser est : « quel est le mort qui pèse sur moi ? » Du coup, la question de l’âge auquel il est survenu est à considérer au premier plan. Que nous est-il arrivé dans les 6 mois qui ont précédé ? Il faudra chercher un deuil, ou au sens large, une séparation douloureuse récente (qui pourrait avoir activé la maladie suite à une séparation programmante préalable !). Nous pouvons hériter d’un deuil non fait de l’un de nos parents ou de l’ancêtre avec qui nous sommes en lien privilégié… Que lui est-il donc arrivé à ce même âge ? A-t-il perdu un proche de manière violente, injuste ou prématurée ? A-t-il vécu une séparation traumatique ? Pour être complet, on pourra noter que de manière plus anecdotique, cette maladie peut renvoyer à une situation traumatique où il aurait fallu faire preuve d’un grand sang-froid.

Des histoires

Daphné a toujours souffert du syndrome de Raynaud, et nous avons cherché d’où il pouvait bien provenir. Balayant l’arbre, je lui dis de réfléchir à quelqu’un qui serait mort de manière injuste, violente et prématurée… Elle ne voyait pas. Puis son visage s’anima : « Le frère de ma mère est mort assassiné. C’était un sujet tabou, parce qu’il était un peu considéré comme un voyou. Il baignait dans des trafics de drogue… » En observant les dates, on eut tôt fait de constater qu’au moment où cet oncle fut assassiné, sa mère était, comme par hasard, enceinte d’elle ! Les choses étaient donc parfaitement claires. S’agissant d’un deuil particulièrement difficile à vivre alors qu’elle était enceinte, la transmission se fit de cerveau à cerveau. Et dès son plus jeune âge, Daphné manifesta les symptômes du syndrome de Raynaud. Elle m’affirma pourtant que ,du fait du caractère louche des activités de son frère, sa mère ne se sentait pas vraiment proche de lui et qu’elle n’en parlait jamais. Je lui dis que s’agissant d’un frère, le stress de sa maman enceinte avait forcément été énorme et que ses colères, fussent-elles énormes contre lui, ne l’avaient certainement pas empêchée de ressentir un stress ingérable. C’est ce stress non dit qu’à travers sa « mal-à-dit », Daphné exprimait aujourd’hui. Aux dernières nouvelles, malgré la soi-disant indifférence affichée par la maman de Daphné, j’ai appris qu’elle avait finalement accepté de se rendre au cimetière avec sa fille pour visiter la tombe de ce frère assassiné. Les manifestés ont été puissants. J’ai bon espoir que de ce côté-là, les choses s’améliorent nettement et que le deuil jusque-là congelé, puisse enfin s’opérer et que les éventuels futurs enfants de Daphné échapperont à cette transmission inutile.

Dans son livre « Plein le dos de cette famille », la chiropractor Claudine Corti cite l’exemple de cette patiente qui en souffrait depuis peu. Après un long silence, lorsqu’elle lui eut posé la question, sa patiente finit par avouer qu’elle avait perdu sa grand-mère « bien aimée » deux ans et demi plus tôt. Son syndrome de Raynaud est apparu lorsque son compagnon la quitta quelques mois auparavant. Le deuil de sa grand-mère n’ayant pas été fait, le stress de cette nouvelle séparation avait ravivé le stress précédent. Un nouveau stress fait écho à tous les stress existants du même ordre.
C’est aussi l’exemple d’une vieille dame qui perd son mari. Elle ne parvient pas à réaliser son deuil et récupère aussitôt un animal de compagnie. Celui-ci sera alors beaucoup plus qu’un animal à ses yeux. Il recevra la charge affective qui n’a pas pu être évacuée. Et c’est lorsqu’il décèdera à son tour que le « surstress » pouvant engendrer la maladie surviendra. En effet, lorsque l’animal aura disparu, son cerveau considèrera qu’elle aura perdu une deuxième fois son mari. Et le stress du premier deuil non fait sera réactivé avec une puissance dédoublée.

En homéopathie, le remède adéquat est « agaricus muscarius » (médicament tiré de l’amanite tue-mouches dont l’ingestion peut provoquer des sensations de froid aux extrémités)
Autres manifestés qui peuvent laisser penser qu’une mémoire de deuil non fait pèse sur nous : avoir froid en permanence, être très frileux, aimer les fleurs, être déprimé toujours à la même période de l’année, s’habiller en noir tout le temps.
Des prénoms : Angélique, Armel, Bruno, Christophe (ine), Gilles, Gisèle, Grégoire, Kevin, Kim, Maureen, Maurice, Morgan, Rainer, Raphaël, Renaud, René, Romain, Solange, Steevie, Sylvie (viane), Thomas, Tristan, Yvan, Yves, Vivien (ane), Zoé…
Des métiers : croque-mort, dentiste, fleuriste, guide de haute montagne (accompagnateur), marbrier, moniteur de parapente, pilote, personnel navigant dans l’aviation,… Toutes les personnes travaillant dans le domaine de l’« aura-thérapie » (qui s’occupent de faciliter le départ des « entités »).

Pour conclure

Le syndrome de Raynaud peut exprimer l’attachement à un mort dans l’arbre. Il faut alors se demander quand la maladie est apparue, tout en rappelant qu’un évènement quelque peu différent, comme une rupture, peut raviver les blessures propres à un deuil non fait, lequel constitue aussi une forme de séparation.
Si j’ai développé cette maladie, et si je me reconnais dans l’un ou l’autre des manifestés cités au-dessus, alors, j’aurais sans doute grand intérêt à chercher dans ma généalogie le mort qui pèse sur moi et à entamer un travail de deuil pour parvenir à lui dire au revoir comme il se doit.

Emmanuel Ratouis

Psyschogénéalogiste spécialiste des liens entre les histoires familiales et les prises de risques, Emmanuel Ratouis est l’auteur des livres « Pourquoi j’aurais du mourir en montagne » et « Cent histoires pour mieux comprendre l’inconscient familial qui nous gouverne » (éd. Les Méandres). Il partage aujourd’hui sa vie entre les expéditions lointaines, son métier de guide de haute montagne, l’écriture et les consultations en analyse transgénérationnelle.
www.tupilak.com
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2 commentaires

  1. bonjour, je cherche à décoder les engelures aux doigts de pied , quel rapport avec la maladie de raynaud? c’est pour mon petit fils de 13 ans depuis quelques années il fait des engelures même quand il ne fait pas froid. en plus je le trouve très maigre 39kg pour 162cm.

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