LES APHTES (1ère partie) ou le conflit entre image et authenticité.

Lésion courante et douloureuse de la muqueuse buccale, l’aphte bénin a un cycle d’existence de 5 à 7 jours pour la durée des douleurs, et cicatrise totalement en une à deux semaines. Il existe cependant une maladie nommée aphtose géante bien plus invalidante, dans laquelle les lésions aphteuses emplissent la cavité buccale ainsi que le haut du tube digestif, l’œsophage, ainsi qu’une atteinte dite aphtes herpétiformes. Une autre maladie est le syndrome de Behçet que nous évoquerons en fin d’article.

Physiopathologie de l’aphte.

L’aphte est un micro-infarctus de la muqueuse buccale. L’obstruction d’une artériole va provoquer la mort de la portion tissulaire dont elle assurait l’irrigation. Le cycle pathologique débute dans la sous-muqueuse et s’exprime au niveau de la muqueuse par une lésion douloureuse, circonscrite, en cratère gris ou blanc, nommée ulcère, d’une taille allant de 2mm à 1cm dans les cas bénins.

Données embryologiques.

La sous-muqueuse buccale est d’origine endodermique, de même origine que la muqueuse intestinale dont elle est un prolongement. La muqueuse buccale est quant à elle d’origine mésodermique. La bouche est ainsi un avant-poste du système digestif, ce que nous retrouvons dans l’activité de l’amylase, enzyme présente dans la salive des glandes sous-maxillaires et sublinguales. Cette amylase débute la digestion des aliments introduits dans la bouche, grâce à la mastication qui mélange la salive au bol alimentaire. C’est la raison pour laquelle il faut bien mâcher pour mieux digérer !

Etude de l’inconscient sous-jacent à la lésion aphteuse.

Afin de bien imager le contexte psycho-émotionnel dans lequel la lésion aphteuse va pouvoir apparaître, revenons sur quelques données fondamentales.

1-Le stress alimentaire
Comme première donnée fondamentale présente dans le tableau de l’inconscient des sujets sensibles aux aphtes, prend place le stress alimentaire, stress que peut véhiculer notre mémoire généalogique de manière plus ou moins pesante. Manger fait partie des besoins vitaux auxquels notre biologie doit recevoir réponse. Manger est ici associé à une autre notion : celle du gîte. Dans notre structuration inconsciente, manger est indissociable du lieu où l’on mange. Conformément à nos données mémorisées du début de vie, manger est le devoir de « mère » qui nous garantit aussi le lieu de repos. Manger, boire, respirer et dormir sont les besoins auxquels « mère » apporte réponse. Ainsi, si le stress alimentaire est à la base de l’apparition des aphtes, cela ne peut être dissocié de ce lieu dit « de retour » que représente la maison maternelle. Nous arrivons ainsi au deuxième élément fondamental du théâtre qui met en scène les aphtes : le groupe famille.

2-La pulsion grégaire
La pulsion grégaire est le besoin de notre structure animale, donc biologique, d’appartenir à un groupe, cette appartenance faisant assurance de survie. En fait, deux groupes sont primordiaux : le clan et la famille. Le stress alimentaire trouve dans le groupe famille une certitude de réponse. Le chasseur, quant à lui, trouve dans le groupe clan la certitude d’arriver à ses fins, et donc de répondre à sa faim ! Voyons ces deux groupes et leurs impacts inconscients.
Le groupe famille, au-delà des personnages qui le composent, est surtout porteur d’une dynamique, celle nommée féminine, centripète, allant de dehors vers dedans. Il est le lieu de retour, le groupe au sein duquel nous pouvons nous abandonner, en laissant de côté les armes et la protection. Ainsi en sécurité au sein de ce groupe, en un milieu précis, la maison de famille, nous allons pouvoir recevoir réponse à notre besoin de manger, de boire et de dormir. Le groupe famille nous est indiqué par notre mère qui nous le désigne comme lieu d’origine, celui d’où l’on vient. Les Mayas disaient que l’on appartient à une famille par origine utérine. De nos jours, nous pouvons déterminer l’appartenance à ce groupe par l’ADN mitochondrial. La lecture des conflits inconscients de reliance à ce groupe se lisent à gauche dans la bouche. Le maxillaire supérieur gauche plus précisément. La partie gauche de la mandibule est, quant à elle, image de nos conflits de couple, ce foyer que nous allons créer au sortir de notre famille. Le foyer représente ce lieu de retour le soir, après avoir fini de « chasser » dans le monde. Et dans ce foyer, un individu représente la source de nourriture et d’eau, la maison faisant office de gîte pour dormir. C’est notre oasis…
Le clan est le groupe auquel nous appartenons parce que notre père est notre père. Les Mayas disaient que nous appartenons à un clan par voie de sang. On peut également dire que le nom fait témoignage d’appartenance, mais pas lien biologique. Le lien biologique est celui du sang, annonçant cette fois de qui nous sommes. Le clan est le groupe qui nous mène dehors, nous transmettant un savoir-agir dans le monde, donc une technique de chasse. Il est donc porteur de la dynamique masculine, centrifuge, allant de dedans vers dehors. Il nous garantit d’attraper à manger, à boire et à dormir. Devenus adultes, le clan se transpose dans le clan professionnel. En appartenant à une profession, nous sommes membres d’un clan et par voie de conséquence, nous accèderons à la survie.
Il faut savoir que dans le cadre de l’inconscient, deux transferts apparaissent :
– la femme qui épouse un homme accepte de transmettre ses enfants au clan de son époux, et entre elle-même sous la direction du clan de celui-ci.
– l’homme qui épouse une femme accepte de transmettre ses enfants à la famille de sa femme, et fait de ce groupe famille son lieu de retour, qui vient donc se substituer à sa famille maternelle.
Pour devenir sensible aux aphtes, il est nécessaire que, dans l’inconscient, siège une incertitude de liens aux deux groupes d’origine, et que l’appartenance aux groupes de substitution soit, elle aussi, incertaine. De ce fait, le troisième aspect fondamental du théâtre aphteux – l’image de soi – entre en scène. C‘est ce que nous verrons le mois prochain.

Dr Christian Beyer

Diplômé de la faculté de chirurgie dentaire de Strasbourg, conférencier et formateur, le Dr Christian Beyer a développé le décodage dentaire comme outil de connaissance de soi et comme adjuvant thérapeutique aux pathologies bucco-dentaires. Comme il le répète souvent, « C’est dans nos dents que se lit Le Grand Livre de la Vie ». Il est l’auteur des livres « Le décodage Dentaire ( Tomes 1 et 2) », « Les dents de lait », « Elixirs floraux et décodage dentaire » et « Le développement psycho-émotionnel de l’enfant ou l’enseignement de la première molaire », tous parus aux éditions du Chariot d’Or.
Site  : www.dentsvivantes.net
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