LES LITHIASES BILIAIRES

Avec les pierres à la vésicule, nous abordons ici le règne minéral, c’est-à-dire la vie sans conflit, notre paradis perdu. Il s’agit d’une pathologie fréquente, qui passe souvent inaperçue : qu’est-ce qui nous pousse à vouloir retourner à l’âge de la pierre dans notre petite vésicule  ?

La maladie

La vésicule biliaire est un petit réservoir en forme de poire, elle sert à stocker la bile sécrétée par le foie, avant de l’envoyer dans le duodénum. Les lithiases biliaires, connues aussi sous le nom de calculs biliaires, sont des cristaux solides qui se forment dans la vésicule biliaire ou dans les canaux qui la relient au foie et au duodénum. Ce dysfonctionnement a atteint l’être humain depuis longtemps, car on en a retrouvé chez certaines momies. Ces calculs sont la plupart du temps inoffensifs et n’entraînent aucun malaise, mais il peuvent être à l’origine de ce que l’on appelle à tort une « crise de foie », lorsqu’ils obstruent les canaux et que la vésicule commence à gonfler. Les lithiases peuvent être de forme, de composition et de grosseur différentes. Elles peuvent être aussi petites qu’un grain de sable ou grosses comme une balle de golf. On estime que près de 10 % de la population en a et que statistiquement le risque est 2 fois plus important pour les femmes que pour les hommes.

L’étymologie

Le mot lithiase vient du grec « lithos », qui signifie pierre. Le mot calcul vient du latin « calculus » = caillou, ce caillou servant à compter, cette maladie sera donc souvent liée à l’argent, à des problèmes d’héritage notamment, où l’un reçoit plus que l’autre, cause d’un conflit familial qui pourra se répercuter dans la vésicule biliaire du défavorisé ou de ses descendants, ce que nous confirme le Dr Thomas-Lamotte dans son livre présenté dernièrement dans Bioinfo.

Tout le monde connaît l’expression «se faire de la bile», qui résume à elle seule le ressenti lié à la vésicule biliaire. Le mot bile vient du latin « bilis » et le Robert en donne la définition suivante: au sens propre, produit liquide et amer, secrété par le foie ; au sens figuré, mauvaise humeur, colère, tristesse…et l’on pourrait ajouter souci, mélancolie, rébellion…bref, la bile se met en route en même temps que notre amertume parce que nous ne pouvons faire le deuil de ce que nous n’avons pas pu mettre de côté, engranger ( « vesicula » en latin signifie petite bourse en peau de vessie ).

La lecture et l’écoute du verbe

Lithiase = lit / h / iase = le “h” au milieu fait que l’on est séparé en deux, je voudrais bien mais je peux point. Biliaire = bile / hier = cette bile, c’est un regard sur le passé, du remords ou du regret. Calcul = qu’a / le / cul = le cul , c’est l’identité, qui se manifeste dans l’odeur de notre anus : qui suis-je si je n’ai pas ce que j’attendais  ? Pas de bol, pas de cul. La vésicule biliaire a des relents identitaires : si je n’ai rien, c’est que je ne suis rien…de quoi en vouloir longtemps aux « autres ».

Sens biologique

Comme l’explique Alain Scohy dans son « Guide des maladies », la bile a pour principale finalité de participer à la digestion des matières grasses. Elle est aussi un des moyens qu’a l’organisme pour évacuer le trop-plein de cholestérol. Si les choses fonctionnent normalement, la vésicule se contracte lors des repas pour se vider de son contenu dans le duodénum : c’est la « chasse » biliaire. La bile se mélange aux aliments ingérés pour faciliter la digestion. Les constituants de la bile vont ensuite se fixer sur la cellulose des légumes et des fruits. Ils seront donc éliminés par les selles, à moins que cette cellulose ne soit absente du fait d’une alimentation carencée. D’où l’importance de manger régulièrement fruits et légumes. L’épaississement de la bile, jusqu’à l’apparition de calculs, peut être la conséquence d’une chasse biliaire incomplète. Le conflit psychologique sous-jacent serait lié aux émotions subies, encaissées sans extériorisation de la charge émotionnelle ( exemple : ça se passe mal à table en famille et on à tendance à «l’écraser», à intérioriser ses émotions ). Claude Sabbah quant à lui, précise que c’est le conflit de rancœur qui code la vésicule biliaire. Pour Robert Guinée, ce sont des conflits où le patient ressasse ce qui l’a fortement contrarié, et il préfère l’appellation de conflit d’injustice et d’humiliation, à celle de rancœur, qui n’est pas toujours acceptée par le patient et peut constituer un blocage à la guérison.

Mais il reste encore à comprendre pourquoi ce seront des lithiases qui apparaîtront, car il existe d’autres maladies de la vésicule biliaire. Le conflit serait-il empreint d’une tonalité de mort ( quand on meurt, on redevient pierre )  ? Ou serait-on confronté à une opposition dure comme pierre  ?… Les animaux vont nous apporter la réponse.

Ethologie

Au cours de son séminaire sur l’éthologie, Gérard Athias parle des oiseaux granivores, tel le pigeon, dont l’estomac se divise en un ventricule ( partie digérante ) et un gésier, sac très musclé avec des sécrétions kératineuses formant des plaques qui servent de meules pour le broyage des aliments avec les cailloux           avalés. Par analogie, nos calculs à la vésicule nous servent de pressoirs pour casser, pour broyer la rancœur, pour briser l’acidité de la rancœur de l’autre. Et, si je ne veux pas que l’autre ait de la rancœur pour moi, c’est que je veux absolument me réconcilier, faire la paix, donc je veux aussi faire taire ma propre rancœur, la pétrifier.

Au lieu de vouloir créer un mur en pierre pour empêcher les pensées rances des uns et des autres de nous atteindre, au lieu de vouloir revenir au règne minéral, privilégions la relecture de nos auteurs classiques et évitons d’être, comme le décrit Stendhal dans Le Rouge et le Noir, un « tempérament bilieux fait pour sentir profondément les injures et la haine ».

Bernard Tihon

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