L’ŒSOPHAGE ou l’indépendance

La maladie

L’œsophage est un conduit musculo-membraneux, souple et contractile, reliant le pharynx à l’estomac. Il est constitué de trois tuniques (musculeuse, sous-muqueuse et muqueuse). La progression des aliments dans l’œsophage est le résultat d’une activité complexe : quand le bol alimentaire arrive au fond de la gorge, le sphincter supérieur de l’œsophage s’ouvre brièvement, le bol alimentaire est alors conduit vers l’estomac par des mouvements coordonnés (péristaltisme) ; le passage dans l’estomac est possible grâce à l’ouverture du sphincter inférieur, le cardia. Un système nerveux propre, situé dans la paroi de l’œsophage, commande le fonctionnement de l’organe. Les pathologies principales sont l’oesophagite (inflammation de la muqueuse, qui est dite peptique quand elle est due au reflux acide de l’estomac), les diverticules, l’atrésie congénitale (un petit segment manque, la partie supérieure et la partie inférieure se terminant en cul-de-sac), le syndrome de Barrett (diminution de la longueur de l’œsophage, la jonction avec l’estomac se faisant dans le thorax) et le cancer (tumeur maligne développée dans la muqueuse sous la forme d’un carcinome épidermoïde pour la partie supérieure, ou d’un adénocarcinome pour la partie inférieure).

L‘étymologie

Le mot œsophage vient du grec « oisophagos » = qui porte ce qu’on mange, qui porte à manger. Les pathologies de l’œsophage touchent les patients qui sont en conflit avec les personnes dont ils dépendent pour manger, qui les nourrissent, qui leur font, qui leur donnent à manger, qui sont des intermédiaires obligés entre eux et la nourriture. Conflit d’approvisionnement, de transit des carburants. Symboliquement, ce sont les mots du père, ou de la mère, qui sont particulièrement durs à avaler. Le problème est que l’enfant ne peut pas dire non.

L’écoute du verbe

Œsophage = eux / zoo / fa / je = mes parents sont comme des bêtes enfermées dans des cages (par leurs propres parents) et moi je ne peux pas jouer ma note de musique.

Le sens biologique

Le tissu du 1/3 inférieur de l’œsophage n’est pas le même que le tissu des 2/3 supérieurs. Celui du 1/3 inférieur provient de l’endoderme et est sensible au conflit de ne pas pouvoir avaler le morceau. Ca ne descend pas, ça reste calé. Ne pas pouvoir avaler ce sur quoi on a mis la main. Avoir les yeux plus grands que le ventre. J’aurais bien voulu incorporer le morceau mais je n’arrive pas à le faire. « Je ne pouvais pas avaler ça, ça m’est resté là », disent-ils en montrant du geste l’endroit concerné par la maladie (puissance du langage non verbal qui exprime l’inconscient conflictuel). C’est durant la phase de conflit actif que la tumeur apparaît, sous forme de polype ou en nappe. Le sens du polype est d’augmenter la sécrétion pour faire diminuer le morceau. Le sens de la tumeur en nappe est d’augmenter la surface de contact pour mieux absorber le morceau. Après la solution du conflit, la guérison spontanée se fait par caséification fétide durant la phase inflammatoire, durant laquelle des fistules ou varices peuvent apparaître.

Le tissu des 2/3 supérieurs provient de l’ectoderme et est sensible au conflit de ne pas vouloir avaler le morceau. Je ne veux pas m’incorporer cette chose, au sens propre comme au sens figuré. Je dois avaler quelque chose contre mon gré, que je voudrais recracher. Par exemple, je suis obligé de supporter une conversation ennuyeuse, alors que je voudrais être ailleurs et avaler d’autres conversations, donc je ne peux pas m’imprégner, je refuse d’avaler, je veux refouler ce qui passe, je rejette dès l’arrivée pour permettre à d’autres choses de venir, je ne vais pas occuper l’estomac par des niaiseries, des plats sans intérêt. En phase de conflit actif, apparaissent des ulcères, nécroses, des spasmes à la déglutition et des douleurs précordiales. Le sens des ulcérations est d’augmenter la stimulation de l’activité de la musculeuse pour donner davantage de possibilité d’avaler le morceau. Après la solution du conflit, apparaissent les symptômes inflammatoires et c’est durant cette phase que les tumeurs relatives à ce tissu sont diagnostiquées (plus fréquentes que les tumeurs du 1/3 inférieur). Pour l’atrésie congénitale de l’œsophage, Claude Sabbah raconte l’histoire de la mère qui, durant la grossesse, aurait tant aimé pouvoir continuer à alimenter son enfant par le cordon ombilical, à partir d’elle, toute sa vie. L’enfant retient donc le message que l’œsophage est inutile puisque les aliments arrivent dans le corps directement par le sang de la mère. Solution biologique parfaite : il naît sans œsophage ! L’œsophage ou la suite du cordon ombilical. Toutes les pathologies de l’œsophage vont donc parler de la façon dont on est nourri par sa mère, ou par le parent ou la personne nourricière. C’est par exemple une mère qui, de par son représenté inconscient issu de ses mémoires familiales, considère que le père est dangereux, et qui va à la fois surprotéger son enfant et être autoritaire avec lui, le gavant de toutes ses peurs, qu’il est obligé d’ingurgiter sans sourciller. « Avale et tais-toi », c’est ça qu’elle lui dit tout le temps. L’œsophage est l’organe qui existe biologiquement pour nous permettre d’être indépendant, de ne plus devoir être relié à notre mère par un cordon ombilical. Plus nous serons indépendants, mieux il se portera. Par contre, si le cordon ombilical n’est pas encore totalement coupé, il y a conflit et c’est l’œsophage qui souffre.

Le gavage des oies

Quand on dit « avale et tais-toi », on pense bien sûr au gavage des oies. C’est bien comme ça que certains parents procèdent avec leurs enfants : ils leur mettent un entonnoir dans la gueule et les obligent à avaler toutes leurs dures paroles, leurs préceptes à la con, leurs peurs, leurs croyances merdiques, leur intransigeance. Cela parce qu’ils sont eux-mêmes tellement dévalorisés et qu’ils se sentent tellement impuissants qu’ils ne peuvent pas accepter l’indépendance de leur enfant, oubliant que toute bonne éducation, tous les animaux eux le savent, est une éducation à l’autonomie. Ces pauvres enfants-là malheureusement seront loin d’être autonomes, tant qu’ils n’auront pas eux-mêmes coupé le cordon laissé par leurs parents. ,Mais si les oies sauvages se gavent elles-mêmes naturellement le foie, c’est uniquement en prévision de l’hiver et comme solution de survie pour affronter le froid et les migrations. Cela a un sens pour elles. Donnons nous aussi un sens à notre puits sacré, apprenons à dire non, pour arrêter le massacre parental organisé, apprenons à y déposer nous-mêmes les offrandes de nourriture, pour la belle et grande transmutation de la digestion. Mon œsophage = ma liberté. Je suis le responsable de ma flexibilité, et personne d’autre.

Bernard Tihon

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