Yves Rasir

Dans ma lettre du 26 février 2021 intitulée « Rage dedans, rage de dents », je vous ai raconté comment mon impuissance à défendre mes proches contre le délire covidiste avait durement impacté ma dentition. Comme les fusibles d’un tableau électrique, mes dents ont littéralement sauté les unes après les autres sous l’effet de la surtension psycho-émotionnelle. C’était Guernica dans ma bouche, le dentiste n’avait jamais vu ça. Ou en tout cas jamais contemplé une telle destruction en si peu de temps et en l’absence de troubles au niveau du parodonte. Il a fallu mettre un bridge il y a deux ans et je consacre actuellement mes maigres économies à la pose d’implants. Fin janvier, l’implantologue a procédé à la première phase des travaux et déblayé le champ de ruines en arrachant huit dents délabrées avec leurs racines. Et la semaine dernière, il a tout rouvert pour injecter des cellules souches osseuses qui permettront dans six mois d’installer les supports en titane. La fonction créant l’organe, le tissu osseux s’atrophie effectivement avec la perte des dents et la greffe est nécessaire pour reconstituer de l’os. Les deux interventions étaient assez lourdes et le chirurgien a évidemment dû me recoudre les gencives. Je n’ai pas compté mais il a bien dû poser une vingtaine de points de suture à chaque fois. Aussi m’a-t-il prescrit de prendre aussitôt et pendant plusieurs jours des anti-inflammatoires, des antidouleurs et des antibiotiques, sans oublier d’appliquer une poche de glace sur la zone meurtrie. Comme d’habitude dans ces cas-là, je ne contrarie pas, je fais celui qui va obéir sagement et je m’abstiens de consommer ce qui figure sur l’ordonnance. Ce n’est pas par masochisme ou par goût du risque. C’est au contraire parce que le laisser-faire est gage d’une guérison plus rapide et plus conforme aux processus naturels à l’œuvre dans le corps humain.

Bravo l’inflammation

Prenons l’inflammation :  qui peut encore contester son utilité ? Depuis plusieurs décennies déjà, la médecine lui reconnaît une grande efficacité dans la réparation des tissus traumatisés. La réaction inflammatoire s’enclenche en réponse à l’agression de l’organisme et celui-ci mobilise l’immunité afin de restaurer l’homéostasie, c’est-à-dire l’équilibre des paramètres physiologiques assurant la survie. L’inflammation aide le corps à se débarrasser des éléments pathogènes apportés de l’extérieur ou générés de l’intérieur et pouvant causer des dysfonctionnements. J’ai un peu cherché et je n’ai trouvé aucun site spécialisé qui omet de mentionner le rôle bénéfique du mécanisme inflammatoire. Même sur Wikipédia, la page consacrée à l’inflammation évoque « un changement du paradigme » médical sur la façon d’appréhender ce symptôme. Et l’encyclopédie en ligne de souligner que de nombreuses études scientifiques démontrent que le corps humain dispose de mécanismes régulateurs internes pour contrôler et programmer l’arrêt de l’inflammation. Les chercheurs ont même baptisé « résolution » cette phase de guérison finale faisant intervenir les SPM (Specialized Pro-resolving Médiators), une famille de molécules spécialement destinées à résoudre la situation pathologique. De toute évidence, la science a bien évolué et elle voit aujourd’hui dans l’inflammation aiguë (on ne parle pas ici de l’inflammation chronique ou systémique) la manifestation d’une intelligence naturelle qu’il conviendrait de respecter pour recouvrer la santé. Alors pourquoi les praticiens continuent-ils à prescrire systématiquement des anti-inflammatoires ? Et pourquoi ce recours automatique au froid ? Ces deux réflexes allopathiques sont en contradiction avec l’état des connaissances ainsi qu’avec les antiques principes hippocratiques préconisant la confiance en la Vix Medicatrix Naturae, la force guérisseuse de la nature. Sans médicament ni poche glacée, ma réaction inflammatoire aux opérations dentaires a certes été gratinée. Pendant deux ou trois jours, ma tête a davantage ressemblé à un ballon de football qu’à ma caboche habituelle. Mais au matin du quatrième, elle avait dégonflé et retrouvé sa taille normale. Selon mon expérience, plus l’œdème est spectaculaire, plus il est éphémère.

Bien vu la douleur

Prenons ensuite la douleur. Tant la médecine classique que l’hygiénisme naturopathique lui reconnaissent un rôle de « lanceur d’alerte ». Elle se déclenche dans le cerveau pour signaler qu’il y a un problème à régler, un processus lésionnel en cours. Par exemple, le doigt qui se brûle va faire mal pour inciter son propriétaire à le retirer de la flamme. Sauf exception, la douleur est  également la compagne indissociable de l’inflammation dont elle est en quelque sorte l’étalon de mesure. Mais pas que ! Selon des recherches récentes, la douleur est aussi un ange gardien du microbiote intestinal. Pour leur étude parue dans la revue Cell Research, des chercheurs  de la Harvard Medical School ont examiné ce qui se passait dans le ventre des personnes souffrantes. Et ils ont découvert que les neurones impliqués – tant à l’étage cérébral que dans l’abdomen – contribuaient à réguler le mucus protecteur qui tapisse l’intestin. Plus la réaction inflammatoire est forte, plus la sécrétion de mucus sera élevée.  L’interruption de ce processus par des médicaments antalgiques fragilise dès lors la barrière intestinale et augmente le risque de dysbiose. « Nous avons besoin de la douleur pour maintenir un intestin sain » a résumé l’auteur principal de l’étude. Fraîchement instruit de cet avantage pour mes intestins, je me suis bien gardé de prendre le paracétamol recommandé. Ce faisant, j’ai également protégé mon foie puisque ce médoc aux multiples inconvénients a notamment celui d’attaquer les cellules hépatiques et d’épuiser le glutathion qui y est stocké. En préservant ainsi deux émonctoires, je me donnais une chance supplémentaire d’accélérer la résorption de l’inflammation, ce qui s’est visiblement produit. Accepter la douleur est une bonne manière de l’abréger. Pour être honnête, j’ai quand même appliqué sur les plaies une synergie d’huiles essentielles spéciale pour extractions dentaires et dont vous trouverez la recette ici. La compagne d’un ami l’avait confectionnée pour elle avec succès et je pense que ce remède aroma m’a aussi aidé à supporter la douleur sans la combattre. Non par masochisme ou dolorisme, je le répète, mais par pur pragmatisme et par souci de ménager ma santé globale. Un acte héroïque ? Non, non, juste un mauvais moment passager à passer. Je me dois de préciser ici qu’il m’est assez facile de supporter une certaine dose de douleur. Comme le soulignent régulièrement les deux naturopathes qui collaborent au mensuel Néosanté, l’acuité de tout symptôme est en effet liée à la vitalité de l’individu manifestant ce symptôme. La fièvre, notamment, est proportionnelle à l’énergie vitale dont dispose la personne fébrile, et c’est pourquoi les jeunes enfants affolent parfois le thermomètre et les parents. La douleur, c’est pareil : son intensité est plutôt le reflet d’une belle santé et sa faiblesse un indicateur de déclin. Heureux les symptomatiques qui ont  parfois absolument besoin d’analgésiques ! Je ne me vante donc pas d’affronter la douleur, je suis conscient que son caractère modéré est un signe de vitalité déclinante. Ou un privilège de l’âge si l’on regarde le verre à moitié plein….

Chapeau l’infection

Prenons enfin l’infection. Pourquoi la redouter alors qu’elle veut indéniablement notre bien ?  Si vous vous enfoncez une écharde et que vous ne parvenez pas à l’enlever, vous allez voir que la blessure va s’infecter et que votre corps va produire localement du pus pour évacuer l’intrus. Dans une infolettre précédente, je ne sais plus laquelle, je vous ai relaté comment j’ai expérimenté ce phénomène lorsque j’étais adolescent.  Je m’étais écorché la main en tombant et ma blessure s’infectait de plus en plus malgré tous les produits antiseptiques dont je l’arrosais. Jusqu’au jour où un morceau de verre a émergé de l’abcès purulent, témoignant ainsi que mon organisme avait mis en branle un processus approprié pour expulser le corps étranger. L’infection, c’est le moyen qu’emploie le « soi » pour dégager le « non soi ». (Entre parenthèses, l’exemple de l’écharde ou du tesson  suffit déjà à exposer l’absurdité de la « science » vaccinale . Malgré une production massive d’anticorps, votre corps réagira exactement la même manière si vous vous reblessez ultérieurement).  Bien sûr, toutes les infections ne sont pas bonnes et certaines peuvent s’avérer létales. Si vous recevez une balle de revolver ou un éclat d’obus, vous serez mort avant que votre corps parvienne à rejeter l’objet entré par effraction. Mais si le choc physique ou psychique n’est pas insurmontable, vous pouvez faire confiance aux agents infectieux pour faire le job. Je l’ai vérifié à plusieurs reprises lors d’infections dentaires ayant dégénéré en abcès : je ne prenais pas les antibiotiques prescrits, je me mettais à jeûner en réfléchissant au conflit et l’infection cessait spontanément après un certain temps. Ma dentiste de l’époque ne pouvait pas croire que la dent en souffrance s’était ainsi autoguérie et qu’il ne lui restait plus qu’à boucher les caries. ATTENTION : je ne recommande nullement de m’imiter car il m’est arrivé une fois d’aller trop loin et de frôler la septicémie. En ce temps-là, je n’avais pas encore rencontré le Dr Jean-Michel Pelé,  pas encore co-édité son livre « En finir avec la perte de vos dents » et pas encore compris – ce qui est une découverte majeure de ce chirurgien-dentiste exerçant près de Montpellier – que la perte d’une dent est la cicatrisation d’une blessure émotionnelle.  Je répète : la cicatrisation et non pas la somatisation de phase active. Lorsqu’un conflit impactant une dent a été trop fort, la résolution de ce conflit débouche sur l’expulsion naturelle de la dent au prix d’un grosse infection parfois périlleuse. La preuve que ce mécanisme est réel, c’est qu’une fois la dent tombée, tout rentre dans l’ordre à une vitesse prodigieuse. La phase infectieuse est bien l’aboutissement d’un « programme bienfondé de la nature », pour parler en terme hameriens. On doit vous arracher une dent trop abîmée ? Prenez cette triste nouvelle du bon côté car l’extraction vous permet de cicatriser la blessure émotionnelle sans passer par les cases « inflammation-douleur-infection » du mécanisme naturel. L’autre preuve que le Dr Pelé voit juste, c’est que la seule complication post-arrachage possible, à savoir l’alvéolite – est très rare, voire rarissime. Généralement, tout se passe comme si la page était déjà tournée. C’est donc sans aucune appréhension que je me suis contenté d’un bain de bouche aux plantes et n’ai pas pris les antibactériens chimiques prescrits par mon dentiste, par ailleurs très compétent et sympathique. Vous en connaissez beaucoup, vous, des praticiens de l’art dentaire qui font téléphoner leur secrétaire pour voir si tout va bien ? C’est l’avantage d’habiter en région liégeoise, où la bienveillance des habitants est comme leur deuxième nature. Cette sollicitude a probablement également compté dans mon prompt rétablissement et dans la traversée aisée des symptômes annoncés. Merci mon corps pour tes prouesses et merci docteur pour votre gentillesse. 

                                      Yves RASIR

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Offre de la semaine

Livre "En finir avec la perte de vos dents"

Tel le cordonnier mal chaussé, je suis en effet le co-éditeur du livre « En finir avec la perte de vos dents : plaidoyer pour un autre approche de l’art dentaire », du Dr Jean-Michel Pelé. Cet ouvrage ne m’a pas prémuni des ravages psychosomatiques – trop de « rage dedans » accumulée en très peu de temps – mais je reste convaincu qu’il peut aider beaucoup de gens à éviter le déchaussement et la chute de leurs dents. Cette semaine, je vous propose de l’acquérir au prix très préférentiel de 15 € (frais de port non-compris) au lieu de 22 €. Façon de fêter le 500 ème numéro de Néosanté Hebdo !

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