Dr DANIEL BALLESTEROS « Se soigner, c’est s’écouter »

Dans son ouvrage « Se soigner, c’est s’écouter » (Ed. Robert Laffont), le Dr Daniel Ballesteros invite les lecteurs à découvrir la Vitalothérapie,  une méthode thérapeutique qui associe plusieurs approches naturelles orientales et occidentales. Ce qui a retenu notre attention,  c’est que ce livre à succès est sous-titré «repérer et décoder les signaux avant la maladie ».  Bien qu’il ne traite nullement de décodage biologique (dont son auteur semble tout ignorer),  ce « plaidoyer pour une médecine de la vie » illustre le besoin actuel  de trouver un sens aux maux,  l’intérêt croissant envers le rôle des émotions dans leur apparition et la prise de conscience que la médecine allopathique fait fausse route en niant les processus d’autoguérison. Parce qu’il va dans une direction qui nous paraît bonne en affirmant, fort de ses 40 ans de carrière,   que « l’on tombe malade pour guérir », nous avons souhaité rencontrer le Dr Ballesteros et lui donner la parole.  

Propos recueillis par Sandra Franrenet

Un médécin généraliste qui utilise des techniques aussi exotiques que l’acupuncture, le Tui Na ou le Chi Nei Tsang dans ses consultations : de mémoire de patiente, je n’avais jamais vu ça ! Pas plus d’ailleurs que je n’avais vu de praticien  interroger ses patients sur leur état émotionnel ou considérer que la maladie est un moyen utilisé par l’organisme pour « aller mieux ». Installé en France à Tours , Daniel Ballesteros a développé une autre approche de la médecine. « Depuis 40 ans, je reçois chaque jour dans mon cabinet la souffrance humaine. Je sais ce qu’est un patient. Mais ce n’est pas la faculté qui me l’a enseigné. Ce sont mes observations nourries par les questions que je leur pose, à chacun d’eux, dans le cadre du colloque singulier. Quand ils sont face à moi, je me fiche de savoir ce qu’il font, je veux savoir qui ils sont. C’est comme cela que je peux commencer à travailler » raconte celui qui se définit comme un « médecin du quotidien ». Près d’un demi-siècle après ses premiers pas de remplaçant, ce marginal du monde médical publie « Se soigner, c’est s’écouter », un ouvrage dans lequel il dénonce un système de santé à bout de souffle et où il développe l’approche thérapeutique qu’il a créée : la vitalothérapie. Un livre à mettre en toutes les mains pour changer de posture et de regard sur la maladie… et sur la vie !

Votre livre s’appelle « se soigner c’est s’écouter ». Est-ce vraiment aussi simple que cela de guérir ?
Disons que c’est un postulat indispensable. Pour que le médecin écoute son patient, il faut que ce dernier soit d’abord à l’écoute de ses symptômes. De cette « double écoute » va naître de multiples et précieux renseignements mais cela suppose un vrai travail d’équipe ! En effet, ni le malade, du moins consciemment, ni le médecin ne savent comment la pathologie est arrivée. L’organisme si. Il est donc impératif de savoir l’écouter pour lui montrer le chemin menant à la guérison. Aussi étonnant soit-il, ce chemin est exactement le même que celui qui a conduit l’organisme vers un état pathologique, mais en sens inverse. Notre potentiel d’autoguérison est énorme mais malheureusement complètement nié. La médecine est très simple, ce sont les laboratoires avec leurs médicaments qui la compliquent. Je tiens pour finir à insister sur une chose : on peut aider un malade à tous les stades de sa pathologie. Il est vrai cependant que moins elle est avancée et plus il est « facile » et rapide d’intervenir efficacement… D’où l’intérêt d’être le plus tôt à l’écoute de ses symptômes.
S’il suffit de s’écouter, peut-on dire au revoir aux médicaments ?

Dans plus de 80% des cas, on peut se passer du Vidal pour recourir à des méthodes naturelles comme l’homéopathie, l’acupuncture, la phytothérapie, la mésothérapie énergétique ou encore la méditation. Le risque, si on en prescrit des médicaments allopathiques, est d’aggraver les symptômes et de rendre les malades vraiment malades ! Les gens l’ignorent car tout est fait pour dissimuler cette information, mais les maladies iatrogènes dues à l’intoxication médicamenteuse tuent entre 12 000 et 20 000 personnes chaque année en France  ! En outre, une personne sur 3 ou 4 est hospitalisée tous les ans à cause des surcharges médicamenteuses. Et je ne parle pas des maladies nosocomiales contractées suite à un séjour à l’hôpital… L’organisme n’est pas conçu pour recevoir toute cette chimie. Lorsqu’il sature, les défenses immunitaires se retournent contre le patient et l’attaquent. C’est comme cela que naissent certains cancers ou des maladies telles que la polyarthrite rhumatoïde.  Dans les 20% restants -qui correspondent aux maladies organiques – les médicaments sont nécessaires. Cependant, leurs effets secondaires et leur quantité peuvent être diminués grâce à des méthodes naturelles.
Dans cet ouvrage, vous expliquez que l’on « tombe malade » pour guérir ! N’est-ce pas un peu paradoxal ?

Absolument pas ! Quand j’affirme que l’on tombe malade pour guérir, je veux dire que notre organisme nous envoie des signaux pour nous prévenir que quelque chose dans notre mode de vie et/ou notre système de pensées ne nous convient pas. Pour guérir, il faut se rapprocher de ses aspirations les plus profondes : ce pour quoi l’on est fait… Et pas ce pour quoi nos parents ou la société nous ont programmé ! Prenons l’exemple de la grippe. On serine aux gens qu’il faut se faire vacciner contre le virus qui en est responsable. Je dois d’ailleurs dire au passage que le virus, quel qu’il soit, est un magnifique bouc émissaire ! En réalité, si le virus attaque, ce n’est pas parce qu’il est violent mais parce que le terrain est fragilisé. Or, pourquoi est-il fragilisé ? Parce qu’on est fatigué d’avoir trop tiré sur la machine  CQFD ! Pour guérir, il faut commencer par résoudre sa fatigue. Cela suppose d’accepter cet état en passant une journée au fond de son lit avec un bon livre, en débranchant tous les appareils électroniques qui nous agressent. Il faut vraiment éviter le recours à l’allopathie dont le rôle consiste à faire disparaître nos messages d’alerte : les symptômes. L’homéopathie et la phytothérapie en revanche vont accélérer le processus de guérison. La grippe, pour reprendre cet exemple, est souvent associée à de fortes poussées de fièvre : il ne faut surtout pas chercher à la faire tomber car elle est le signe que nos défenses immunitaires travaillent. Il faut au contraire prendre des remèdes homéopathiques qui vont les booster. Je conseille de prendre Belladonna en 5CH pour un traitement aigu, 2 granules trois fois/jour à 5 granules cinq à six fois/jour selon l’âge.
D’après vous, la plupart des maladies sont d’ordre émotionnel. Mais c’est quoi au juste une émotion ? Quel est leur rôle ?

Anxiété, énervement, tristesse, colère, peur et joie : les émotions, qui sont au nombre de six, nous permettent de décoder l’environnement à travers ce que l’on ressent, tout au fond de ses tripes. Ce sont elles qui vont nous permettre de savoir si nous sommes ou non sur le bon chemin, si ce que nous faisons nous plaît ou non. Prenons un exemple simple : si je ressens une boule d’anxiété le matin en partant travailler, c’est qu’il faut sans doute revoir la nature de mon activité professionnelle ou le cadre dans lequel je l’exerce. A défaut, je risque de m’en rendre malade au sens propre comme au sens figuré. Aucune émotion n’est donc négative ! C’est un curseur essentiel que je n’ai malheureusement trouvé dans aucun ouvrage médical. C’est d’autant plus étonnant que ce sont elles qui mettent en action le système nerveux. Faute de pouvoir me documenter sur ce sujet, j’ai fait mes propres recherches et interrogeant systématiquement mes patients en début de consultation. Dans 99% des cas, ils me disent qu’ils sont anxieux, ou plus exactement « stressés ». Le stress est pourtant un terme galvaudé. En réalité il faudrait parler de dystonie neurovégétative -plus connu sous l’acronyme DNV- qui correspond à un dérèglement global du système neurovégétatif causé par une anxiété trop importante. En gros, l’anxiété déclenche d’abord la DNV puis, si l’impact émotionnel est plus important ou répétitif, l’anxiété met en route l’axe du stress qui vient en « renfort » de la DNV. Attention néanmoins : le stress n’est pas négatif à condition de rester imperceptible. On parle alors d’eustress. C’est grâce à ce stress stimulé à bas bruit que le système d’autoguérison pourra se mettre en branle immédiatement si l’organisme est attaqué.
Comment apprendre à nous servir de nos émotions qui, à vous écouter, poursuivent un seul but : nous « aider » ?

Les émotions ont besoin du corps et non de la tête pour s’exprimer. Il est important, ici encore, d’écouter la manière dont elles se manifestent car elles vont nous aider à savoir, par un ressenti corporel, si nous sommes au bon endroit ou sur la bonne voie. Quand on en a l’habitude, on se rend compte que tout cela relève presque de l’intuition : où que je sois, quoi que je fasse, je vais savoir instantanément où j’en suis et pouvoir rectifier le tir le cas échéant (cf. encadré ).
Comment se déroule une consultation « classique » dans votre cabinet ?

Le statut social de la personne ne m’intéresse pas. Seul l’individu que j’ai en face de moi compte. Je ne vais donc lui demander ni son nom, ni son prénom, ni sa profession, ni son adresse. Je vais en revanche l’interroger sur la raison de sa présence dans mon cabinet, sans l’interrompre. Une fois son récit terminé, je vais le questionner sur son état émotionnel et lui demander s’il a récemment pris un traitement médical. Arrivant souvent en « bout de course », je récupère un nombre incalculable de patients que la médecine moderne -reposant sur un cortège de médicaments- a rendu malade. Une fois cette étape terminée, j’invite le patient à passer dans la salle de soin pour examiner sa tension et écouter son cœur. S’ensuit une séance d’acuponcture dynamique : je ne laisse pas le malade dans un coin avec des aiguilles plantées dans le corps : je travaille durant la séance sur les tensions. J’effectue pour terminer des techniques manuelles énergétiques chinoises connues sous le nom de Tui Na et Chi Nei Tsang. Ces différentes étapes permettent de déclencher ce que j’appelle « l’auto-guérison ». Vous imaginez bien que tout cela ne se plie pas en un quart d’heure ! Mes consultations durent entre une heure et une heure trente. Je garde chaque personne le temps dont elle a besoin et établit une ordonnance vraiment sur-mesure.
Quels sont les outils que vous utilisez ?

Je vous ai déjà cité l’acupuncture, le Tui Na et Chi Nei Tsang mais je voudrais insister sur un outil que j’ai inventé : l’homéopathie émotionnelle. Cela paraît très compliqué et pourtant il n’y a rien de plus simple ! Cette technique est née de mes recherches sur l’Ennéagramme. Il s’agit d’un système que l’on représente sous forme de cercle à l’intérieur duquel on trouve des triangles et des hexagrammes en interaction continue. l’Ennéagramme montre qu’il existe neuf conditionnements inconscients, ou égo, qui influencent nos comportements : le perfectionniste, le mal-aimé, le compétiteur, l’insatisfait, le solitaire, le persécuté, l’aventurier, le contrôleur et le caméléon. Il m’a suffit de comparer mes remèdes homéopathiques très typés et les neuf personnalités citées pour mettre au point l’Homéogrammme de base, support de l’homéopathie émotionnelle. Cet outil permet de « soigner l’égo ». Je complète mes prescriptions homéopathiques par des prescriptions phytothérapiques qui permettent de drainer l’organisme et des compléments alimentaires qui vont le régénérer. Ainsi nettoyé, rééquilibré et régénéré, l’organisme part illico vers l’auto-guérison !
Vous utilisez dans votre ouvrage beaucoup de termes « barbares » et d’acronymes : PNEI, méthode DREAM,… Comment résumer votre approche thérapeutique très simplement ?

Je vais utiliser une métaphore très simple  : lorsque vous emménagez dans un appartement qui était déjà habité, vous allez commencer par faire un grand nettoyage, éventuellement changer le papier peint et la moquette, réparer la tuyauterie si nécessaire,… Mon approche thérapeutique fonctionne de la même manière : je commence par nettoyer l’organisme des toxines qui l’ont encrassé, éliminer les traces éventuelles de médicaments, le régénérer mais aussi amener son propriétaire à adopter un autre mode de vie et une nouvelle manière de penser pour qu’il ne se dégrade pas. Sans cette nouvelle manière de penser, la rechute le guette. Cela passe notamment par une meilleure façon de se nourrir, une activité physique, la pratique de la méditation,…
La nouvelle approche thérapeutique que vous avez créé, la « Vitalothérapie », c’est donc tout cela ?
La Vitalothérapie, c’est ni plus ni moins la « médecine de la vie ». Pour soigner un malade, je m’appuie sur les capacités d’autoguérison de son organisme car lui seul sait comment guérir. Pour l’aider à atteindre cet objectif de guérison, j’utilise uniquement des méthodes naturelles : homéopathie, acupuncture, phytothérapie, mésothérapie énergétique et bien sûr le lâcher-prise. Le malade doit effectuer un vrai travail spirituel, c’est-à-dire faire évoluer son esprit, pour retrouver ses vraies potentialités.
L’homme moderne, ou en tous cas occidental, n’a-t-il pas besoin d’être malade pour se sentir exister ?

Oh si ! Nous évoluons dans une société « victimiste » qui produit de facto des victimes. Cela donne un impératif du type : « Je suis victime donc je suis » et in fine « Je suis malade donc je suis » !  Pourtant, chaque premier matin de chaque jour peut être le premier matin de sa nouvelle vie. A condition bien sûr de le vouloir et de travailler sur les petits riens du quotidien. L’avantage de la vitalothérapie, c’est qu’elle fait évoluer les gens même à leur insu. Beaucoup de choses se produisent à l’intérieur, or les changements intérieurs permettent les changements extérieurs.
Vous concluez votre livre sur l’idée que la Vitalothérapie serait la première médecine quantique. Qu’entendez-vous par là ?

C’est un peu compliqué à expliquer mais j’entends par là que les méthodes que j’utilise agissent sur tout l’organisme, y compris au niveau des particules élémentaires. Comme chacun le sait, nous sommes constitués d’atomes mais aussi de particules virtuelles ; de vide et de matière. En agissant sur ce vide, on peut réaliser des choses extraordinaires et transformer la matière de façon étonnante.
Quel message souhaitez-vous faire passer à toutes les personnes qui nous lisent et qui souffrent d’un mal dont elles n’arrivent pas à guérir ?

Ne désespérez pas ! On peut revenir de l’enfer de la maladie mais à une seule condition : le vouloir sincèrement ! Il existe beaucoup de « maladies- suicides », c’est-à-dire de maladies dont les patients ne veulent inconsciemment pas guérir. Je voudrais ajouter qu’il ne faut pas avoir peur de la maladie : elle est là pour nous emmener sur le chemin de la guérison. Inutile d’ajouter que pour s’en sortir, il faut se  tourner au maximum vers des méthodes naturelles et respecter le mieux possible son corps en l’écoutant : il nous parle au quotidien…
Ralliez-vous des médecins de plus en plus nombreux à votre cause ou êtes-vous isolé dans votre démarche ?

Je constate malheureusement que je rallie peu de médecins. Je vois plusieurs raisons à cela : le lavage de cerveau universitaire, les contraintes thérapeutiques de la sécurité sociale qui creusent paradoxalement son trou -sous couvert de le combler !- et bien sûr le manque de volonté. Il est tellement plus confortable et rentable de recevoir des patients à la chaine, tous les quarts d’heure ! Je rallie en revanche de plus en plus de malades qui, déçus ou abandonnés par la médecine, cherchent une autre voie de salut. La bonne nouvelle c’est que si le monde médical reste fermé à ces alternatives thérapeutiques, le monde paramédical, lui, s’y ouvre. Pas étonnant face à l’augmentation de la demande. Espérons que les médecins comprendront rapidement leur intérêt mais aussi et surtout celui des patients à s’y mettre. Quand un dinosaure tel que moi disparaîtra, qui prendra la relève ? J’ai d’autant plus besoin d’être suivi dans mon approche que je ne peux plus prendre de nouveaux patients. Mon carnet de rendez-vous est complet pour les huit prochains mois. En revanche je ne laisse jamais tomber personne : je réponds aux mails et aux lettres en donnant des conseils car en quarante ans de carrière je peux comprendre pas mal de situations à distance. Je peux également échanger avec tous ceux qui le souhaitent lors des séminaires que j’organise.

Pour aller plus loin
Le Dr Daniel Ballestros organise régulièrement des séminaires, conférences et dédicaces pour échanger avec le public sur son approche thérapeutique. Plus d’informations sur www.daniel-ballesteros.com

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Un commentaire

  1. Merci à Sandra Franrenet pour la communication de cette interview auprès du Docteur Daniel Ballestros dont les propos d’une réelle pertinence me confortent également dans ce que je pense depuis très longtemps sur notre médecine allopathique. Tous les médecins devraient non seulement cette approche mais apprendre à soigner comme lui. C’est Francoise Girard qui m’a permis d’essayer de connaître ce médecin exceptionnel! Très cordialement à vous. Bernard Eschbacher.

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