La santé émotionnelle au niveau des dents

D’après le dossier du Dr Midwestern (Néosanté N°135), plus le monde extérieur est déboussolé, plus nous avons la capacité à nous retrouver dans notre monde intérieur. Il nous apporte des pistes pratiques afin de prendre soin de nos émotions maltraitées. Ce qui a déclenché une réaction en chaine dans le cerveau du dentiste retraité mais passionné que je suis. Les émotions font partie de nombreux flux qui parcourent notre corps et ne doivent pas être considérées que comme des pensées. Et donc ne peuvent pas être maitrisées par d’autres pensées.  Le crédo fondamental du  Dr Midwestern repose sur l’écoute ou plutôt l’observation des contractions émotionnelles. Ces spasmes musculaires, comparés à un bouclier par Wilhelm Reich, pourraient être responsables, à terme, d’une diminution de la mobilité et de désalignements posturaux. Théorie partagée aussi par le Dr John Sarno qui fait un lien entre ces contractions musculaires et les maux de dos.

Et voilà le premier lien avec la dentisterie intégrative. L’orthoposturodontie, présentée par le Dr Clauzade en France en 1994, qui est venue confirmer les travaux de  Gian Mario Esposito (1989), médecin dentiste italien, mettait  en évidence le lien entre les problèmes posturaux et les malocclusions dentaires. Or les contractions émotionnelles se manifestent toujours à minima, au niveau de la sphère buccale par un serrage de dents. Et ce,  quel que soit l’âge. Chez les enfants, surtout ceux qui n’ont pas encore la maitrise de la parole, l’émotion est vibrée physiquement. Non seulement notre culture occidentale n’enseigne pas trop à l’enfant comment gérer les difficultés émotionnelles, mais personne ne prend en considération que la mise en place des dents, quelles soient de lait ou définitives, se fait pendant une période où la constitution physique est très malléable.

Les dents se positionnent dans un couloir situé entre les joues et les lèvres du côté extérieur, et la langue du côté intérieur. Donc  entre deux barrières 100% musculaires,  particulièrement sensibles aux contractions émotionnelles. On peut tout de suite imaginer les contraintes qui vont s’exprimer sur ces positionnements dentaires. Les perturbations mécaniques qui se préparent avec les mauvais contacts de ces engrenages vont  se répercuter depuis les articulations de la mâchoire jusqu’à celles des hanches en passant par le cou, les épaules, et la colonne vertébrale. Sans oublier les compressions qui pourront se manifester en profondeur sur les organes et viscères.

Ces contacts dentaires sont incontournables pour une déglutition automatique et se produisent environ 2000 fois par jour, et ce, tous les jours de notre vie. Le cercle vicieux est en place. Le stress, non perceptible car sous le niveau de conscience, va petit à petit déformer le système squelettique de la face et donc les programmes neuromusculaires associés qui vont générer un mal être diffus. Selon le psychiatre Gabor Maté, ces situations physiquement stressantes déstabilisent aussi la santé mentalement. Et il semblerait qu’il y ait une méconnaissance généralisée chez les psychiatres de ces causes physiologiques et aussi biologiques. Le dysfonctionnement vagal semblerait être l’une des causes les plus courantes des maladies mentales, en particulier l’anxiété. Dans le Néosanté N°119, un article a déjà été consacré au nerf vague, considéré comme un pont entre le corps et esprit.

Ce dysfonctionnement vagal s’explique par un déséquilibre entre le système sympathique à consonance Yang et le système parasympathique plutôt Yin. Ce système nerveux autonome doit garder une grande souplesse de fonctionnement afin de gérer nos émotions.

 Or, nous pouvons trouver quelques moyens simples pour équilibrer ce système Yang – Yin. En premier lieu par le système de la respiration en maitrisant la cohérence cardiaque. Il a été démontré qu’une respiration rythmique lente a  un effet positif sur le système nerveux autonome. Ceci par un jeu complexe d’interactions  et de normalisation entre le système sympathique (activant) et para -sympathique (calmant). Et il y a aussi la mastication. Cette mastication décrite par le Professeur Planas doit se faire de façon bilatérale alternée, de manière à stimuler à égalité la musculature droite et gauche, qui elle, agira sur la symétrie osseuse de la tête et du cou, c’est-à-dire le haut de la colonne vertébrale. Il est à noter que la tension du cou est accentuée à l’heure actuelle par une position fléchie de la tête face aux écrans. Position qui met en difficulté aussi une respiration nasale, qui pourtant est une condition sinequanone d’une bonne oxygénation et un excellent moyen de régulation thermique du cerveau. Mais revenons à cette mastication, terrain de jeu peu fréquenté par les dentistes non fonctionnalistes. Nous savons que cette fonction motrice est commandée par le cerveau opposé ; donc la mastication côté droit est sous  la dépendance du cerveau gauche réputé cartésien, plutôt Yang, assimilé au masculin. La mastication côté Gauche se retrouve sous la gouvernance du cerveau droit, Yin, féminin. La prédominance d’un côté masticatoire va générer une aisance musculaire, une transformation caractéristique du contexte osseux et dentaire,  et une prédominance cérébrale qui vont bien sûr s’accentuer avec le temps. Il est dorénavant évident que l’équilibre système sympathique-système para sympathique sera quelque peu malmené.

Même si la psychiatrie intégrative a obtenue de bons résultats avec les dernières découvertes nutritionnelles, la rééducation buccale fonctionnelle peut devenir une évidente aide en vue d’une ré-harmonisation globale. Par un travail musculaire périphérique mieux équilibré et à l’aide de l’effet feedback,  l’information  va remonter au cerveau. Et celui-ci, grâce à sa neuroplasticité, va réorganiser les fonctions motrices.

Un deuxième aspect dentaire apparait à la réflexion. Les dents, n’arrivant pas en même temps sur les arcades, vont devoir se soumettre non seulement à des compromis volumétriques pour leur mise en place, mais aussi aux conditions émotionnelles du moment. Comme ces dents sont de structure cristalline, on peut très bien imaginer qu’elles vont être chargées d’informations, comme n’importe quelle autre cellule du corps, concernant les évènements vécus par l’individu. Le programme occlusal obtenu sera un compromis mécanique ainsi qu’un compromis fréquentiel. Sensibilisé par le concept du programme programmant du Dr Hamer d’une part, et par l’obtention de fortes améliorations comportementales suite à la rééducation fonctionnelle buccale d’autre part, le concept de la reprogrammation cellulaire et la libération des programmes limitants peut prendre de l’ampleur. En effet le prix Nobel de physiologie décerné en 2012 à John Gurdon et Shinya Yanamaka a révolutionné le paradigme cellulaire. Il serait donc possible d’obtenir en quelque sorte « un retour en arrière» des cellules spécialisées en cellules souches ou indifférenciées, permettant ainsi un nouveau « départ ». Sans aller jusque-là, la réorganisation des fonctions dans la sphère buccale, obtenue par de meilleurs contacts dentaires peut être comparée à un accordage d’un instrument de musique, type piano.

La santé émotionnelle est bien une affaire de travail intérieur, donc personnelle. La rééducation fonctionnelle étant une auto-thérapie, tout un chacun a la possibilité de s’occuper de sa Santé.

Bibliographie :

Clausade Michel : Orthoposturodontie

Esposito Gian Mario : Il Dentista Moderno

Maté Gabor : Quand le corps dit non

Montaud Michel: Nos dents, une porte vers la santé

Planas Pedro: RNO Réhabilitation Neuro Occlusale

Sarno John : Le meilleur anti douleur, c’est votre cerveau                                                                                                              

Sarno John : Guérir le mal de dos

Partagez Néosanté !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire