Au début du premier confinement, j’ai écrit une série de billets intitulée « 12 étoiles dans la nuit » pour énumérer les raisons de rester optimistes. Une de ces raisons était que certains pays résistaient à l’hystérie mondiale, que les mesures sanitaires n’étaient pas appliquées de la même façon partout et qu’un « top modèle » de bonne gestion allait finir par émerger. En écrivant cela, je songeais évidemment à la Suède, qui n’a pas paniqué et a visé l’immunité collective en misant sur l’autodiscipline de la population pour aplatir la courbe épidémique. Bilan ? Quoi qu’en disent leur roi – une potiche protocolaire qui a perdu une bonne occasion de se taire – et les gens de mauvaise foi, les Suédois peuvent se féliciter de ne pas avoir confiné et de ne pas avoir ainsi détruit leur économie : leur nation ne s’en est pas plus mal tirée, et même nettement mieux que beaucoup d’autres. On y a enregistré une surmortalité globale de 4,5% en 2020 par rapport à l’année 2019 mais cette dernière avait été marquée par une sous-mortalité de 4,5% par rapport à 2018. Autrement dit, le petit excès de décès peut s’expliquer par le seul « effet moisson » qui voit les rescapés d’une année de grippe légère succomber l’année suivante. Même sans tenir compte de l’effet « papy-boom » dont je vous parlais il y a 15 jours, l’année 2020 n’a donc pas été particulièrement meurtrière en Suède. Les prophètes de l’apocalypse peuvent aller se rhabiller car le désastre qu’ils prédisaient ne s’est pas produit. Admettons toutefois que le pays nordique a fait moins bien que la Finlande et que ses voisins scandinaves (Norvège, Danemark), où une politique plus conformiste a été synonyme d’une mortalité par million d’habitants moins élevée. Mais n’en déduisons pas que ces bons élèves doivent leur relatif succès au verrouillage économique, à l’anéantissement de la vie sociale et au port du masque obligatoire ! Il existe en effet un contre-exemple parfait se situant à la même latitude mais plus à l’Est, à savoir la Biélorussie.
Une dictature qui fait envie
Dans ce pays de 9,5 millions d’habitants, on n’a comptabilisé que 1718 morts du covid jusqu’au 30 janvier 2021, soit un taux de mortalité de 0,01% . C’est approximativement 10 fois moins que la France et presque 20 fois moins que la Belgique ! Bien sûr, les gouvernements occidentaux et les médias qui leurs servent de chambres d’écho soupçonnent ces statistiques d’être truquées. Dans ce qu’ils qualifient de « dernière dictature d’Europe », les chiffres seraient manipulés pour minimiser la pandémie. Pourtant, ni la forte opposition politique ni la presse indépendante biélorusse n’ont apporté la moindre démonstration de cette prétendue manipulation. Un journaliste local a même fait de la prison parce qu’il accusait le gouvernement d’attiser l’angoisse en grossissant la menace ! Jusqu’à preuve du contraire, le faible tribut payé au coronavirus par le Bélarus est donc conforme à la réalité. Or ce pays appartenant naguère à l’Union Soviétique n’a jamais soumis son peuple à la moindre restriction pénible. Certes, depuis quelques semaines, ses citoyens ne peuvent plus en sortir sans motif impérieux et les étrangers ne peuvent plus y entrer sans exhiber un test PCR négatif et se soumettre à une période de quarantaine. Mais c’est à peu près tout et on peut se demander si ces mesures ont été prises pour des raisons sanitaires ou pour contrôler les déplacements d’opposants et contrer ainsi la déstabilisation politique du pouvoir en place. Pour le reste, et vous pouvez le vérifier en cliquant ici, les règles imposées sont d’une remarquable permissivité. Les coiffeurs et autres métiers de contact peuvent continuer à travailler sur rendez-vous et en respectant un intervalle de 5 minutes entre deux clients. Les restaurants et les cafés restent ouverts et doivent simplement espacer les tables d’1,5 mètre. Les entreprises n’ont pas fermé non plus, les employeurs étant seulement obligés de renvoyer chez eux les travailleurs souffrants. Les masques faciaux ? De nombreux Biélorusses en portent dans les lieux publics mais de manière volontaire car ce n’est pas exigé par les autorités. Aucun commerce ni attraction touristique n’est en difficulté puisque rien n’a jamais été fermé, même pas les boîtes de nuit. Si vous en doutez, visionnez cette vidéo tournée par un touriste italien le week-end dernier dans une discothèque de Minsk. Ça donne envie, hein ? Y’a de quoi être jaloux, non ? On se demande bien comment un affreux régime dictatorial peut tolérer un tel laxisme alors que nos belles démocraties libérales vivent quasiment sous loi martiale. La Biélorussie n’est sans doute pas un paradis mais n’est certainement pas non plus l’enfer dépeint par certains. En tout cas, il est clair que l’effroyable fléau infectieux n’y a guère bouleversé les habitudes ni étouffé les libertés les plus élémentaires. La vaccination avec le vaccin russe a débuté fin décembre et elle n’est pas non plus imposée ni rendue moins facultative par chantage au passeport vaccinal. Bref, des dictatures comme ça, ce ne serait pas de refus dans nos contrées ployant sous le joug covidiste !
L’abondance qui fait la différence
Reste à comprendre pourquoi le satellite de la Russie fait encore mieux que sa grande voisine et tire si bien son épingle du jeu. Le virus y serait-il moins virulent ? Lol. On s’y gaverait d’ivermectine ? Niet. On aurait tablé sur l’hydroxychloroquine ? Pas de chance pour le druide marseillais car son IHU n’a pas répertorié ce pays parmi ceux où la potion magique est recommandée, comme vous pouvez le voir ici . On n’y manque pas de zinc et de vitamine D ? Que je sache, le Bélarus n’a pas accès à la mer, ne jouit pas d’un climat ensoleillé et n’est pas réputé pour les qualités alimentaires de ses spécialités culinaires. Je ne pense pas que le bortch (potage à base de betterave), les dranakis (galettes de pommes de terre) et nalistnikis (sortes de crêpes) puissent être considérés comme des perles diététiques susceptibles de doper les défenses immunitaires. Il y a bien la sève de bouleau, très consommée dans la région, mais c’est un peu court comme arsenal prophylactique naturel. Et si le secret de la « dernière dictature d’Europe » résidait dans ses infrastructures hospitalières ? De ce côté-ci du rideau de fer médiatique, on décrit volontiers la Biélorussie comme un pays arriéré, à peine sorti du glacis stalinien et tout juste bon à fabriquer des tracteurs ou distiller de la vodka. Or cette image ne colle pas très bien à une réalité dérangeante : l’ancienne république soviétique dispose d’un système médical très performant et compte parmi les pays les mieux équipés en lits médicalisés ! Cela paraît à peine croyable, mais vous pouvez le vérifier ici : avec 11 lits d’hôpital pour 1000 habitants, la Biélorussie figure au 6ème rang mondial, devancée seulement par les Îles Vierges, Monaco, le Japon, et les deux Corée. Établie selon les données de l’OMS, voici une carte colorée qui permet de visualiser encore mieux la singularité biélorusse sur le continent européen : en vert foncé en plein milieu de planisphère, elle tranche avec le vert clair ou le vert pâle des nations « riches » comme l’Allemagne ou la France. Cela veut dire quoi ? Eh bien que la Biélorussie n’a très certainement pas été débordée par le pic épidémique printanier et qu’elle affronte le sursaut hivernal avec facilité : il y a de la place pour tous les malades, l’hôpital n’est pas menacé de saturation et n’est même pas sous tension. Par contraste, les pays occidentaux ont désinvesti dans la santé depuis des décennies et ont fermé des lits par milliers, une politique d’austérité néolibérale dont on voit aujourd’hui le résultat calamiteux : le système n’est plus du tout résilient et il disjoncte dès que les syndromes grippaux saisonniers provoquent un afflux de patients. En Biélorussie, il n’a pas fallu se résoudre à cloîtrer les vieux dans leurs maisons de retraite, à les laisser sans soins et à les euthanasier au Rivotril. C’est probablement l’ abondance de structures et de personnel médical(es) qui a fait la différence.
Un flegme salvateur ?
Permettez-moi néanmoins de formuler une hypothèse supplémentaire et plus hardie : le Bélarus aurait bénéficié de l’attitude sereine et insouciante de ses dirigeants, et singulièrement de son président Alexandre Loukachenko. Dès le début de la pseudo-pandémie et à rebours de la panique hystérique qui s’emparait de la planète entière, le présumé despote a calmé le jeu et a incité ses compatriotes à ne pas s’alarmer outre-mesure. Il les a invités à continuer de travailler et ne pas trop s’en faire. Vu d’Occident, le « dernier dictateur » s’enfermait dans le déni et minimisait la gravité de la maladie. Les médias d’ici se sont moqués de lui lorsqu’il a suggéré aux gens de se prémunir en buvant un peu de vodka, en faisant du sport et en allant au sauna. Le journal Libération a même titré que ce comportement désinvolte représentait une « menace sanitaire » pour toute l’Europe, rien que ça. Contaminé lui-même fin juillet, Loukachenko n’a pas changé de ligne de conduite et a continué à prêcher la placidité. Personne ne l’a jamais vu porter un masque de protection, en dehors de cette visite dans un hôpital en décembre au cours de laquelle il abaisse son masque avec ses doigts et utilise la même main pour serrer celles d’une patiente, dérogeant ainsi ouvertement aux règles d’hygiène. Moment d’égarement ou volonté délibérée de rassurer ? Quelle que soit l’explication, il est peu douteux que le flegme affiché par le président a déteint sur son peuple et que la pandémie n’y a jamais été prise très au sérieux. Autre élément important : l’autocrate multi-réélu a révélé en mai que l’OMS lui aurait proposé de l’argent en échange d’un verrouillage du pays et que le FMI aurait également conditionné un prêt de 900 millions de dollars à un lockdown draconien et à des règles de distanciation sociale sévères. Lors d’une conférence de presse dont les captations vidéo ont curieusement disparu du web, Loukachenko a solennellement déclaré avoir refusé ces offres que personne d’autre que lui n’a cependant pu confirmer. Mais pourquoi aurait-il inventé cette histoire alors que son pays avait un besoin urgent de ressources financières et que le scrutin présidentiel approchait ? Ce qui est sûr, c’est que la Biélorussie n’a jamais confiné et qu’elle a ainsi échappé aux immenses dommages collatéraux résultant de cette politique délirante. Dans un article récent, le Pr Jean-François Toussaint a encore souligné que cette stratégie absurde était contre-productive. « Alors qu’il ne change pas le cours de l’épidémie, écrit l’épidémiologiste français, le confinement et ses dégâts considérables ne font que rajouter de la misère à la détresse ». Et dans une nouvelle étude honteusement passée sous silence, l’épidémiologiste américain John Ioannidis, considéré comme le meilleur du monde dans sa spécialité, conclut fermement que les pays et régions ayant appliqué les lockdowns les plus liberticides n’en ont tiré aucun avantage sanitaire, que du contraire ! « Plus on avance, plus on constate que les bénéfices supposés du confinement sont des artefacts dus à la modélisation, ils ne sont pas vrais » a déclaré le scientifique renommé. Somme toute, la Biélorussie a pris la bonne décision de ne pas céder à la peur et en a récolté les fruits. C’est le modèle dont nos dictatures sanitaires auraient mieux fait de s’inspirer au lieu de nous infliger leur gestion démentielle et criminelle d’une crise dont la planification et l’exagération sont désormais plus qu’avérées. Au tribunal et au trou, les vrais tyrans qui ont ruiné l’Occident et saccagé des millions d’existences sans même l’excuse d’avoir préservé des vies.
Un commentaire
VOUS ËTES mal renseigné, cette petite dictature de
Poutine est un « exemple » à coté de la Corée du nord
ou ce virus est interdit.
un ancien abonné
W.F