Qui trompe qui ?

La semaine dernière, j’ai posté sur mon mur Facebook le message suivant :  » Dans Le Suaire d’aujourd’hui, Louis Maraite, porte-parole du CHU de Liège, confirme que la situation actuelle ne déroge pas à la normale: « Il y a un effet saisonnier avec les maladies de l’automne (pneumonies…). L’an dernier à cette époque déjà on avait dû fermer les urgences car l’hôpital était plein ». Et il ajoute: « Le fond du problème, c’est le manque de personnel infirmier. Certaines unités tournent avec moitié moins de personnel médical avec la même charge de travail, donc le stress est grand ». Bref, rien de neuf sous la météo automnale, juste une pénurie d’infirmières qui donne l’impression de problème sanitaire.  » Trois jours plus tard, j’ai eu l’honneur d’être « fact-checké » par l’AFP (Agence France Presse) qui m’a accusé de diffuser de fausses nouvelles et de détourner les propos de Mr Maraite. Vous pouvez lire cet article en cliquant ici et prendre connaissance de la controverse dans tous ses détails. Comme vous pouvez le constater, j’ai cité très fidèlement le directeur de la communication du CHU, en isolant bien ses propos des miens par des guillemets. Mais j’ai effectivement laissé de côté une troisième phrase, celle où il dit que « dans un contexte similaire, il faut s’occuper en plus des patients Covid. » Mea culpa, mea maxima culpa, je vais à Canossa , je me couvre la tête de cendres et je confesse humblement mon énorme péché par omission. Oui, c’est vrai, j’ai volontairement sélectionné deux extraits de l’interview au journal Le Soir en négligeant le troisième. J’ai bel et bien trahi les propos de Louis Maraite et m’en suis servi pour contester l’alarmisme dont il se faisait le héraut. Ai-je pour autant déformé la réalité et desservi la vérité ? Ce n’est pas du tout mon avis.

Syndrome grippal as usual

Dans le contexte actuel, on oublie en effet que la surcharge hospitalière n’a rien d’inhabituel en cette saison. Le mois d’octobre coïncide traditionnellement avec le grand retour des syndromes grippaux et l’encombrement des hôpitaux. Mr Maraite le reconnaît et précise même que l’an dernier à la même époque, son institution avait dû fermer le service d’urgences. En automne et en hiver, tous les établissements de soin arrivent à saturation en raison de la grippe saisonnière. C’est d’ailleurs ce que confirme ici le Dr Christelle Meuris, infectiologue au CHU de Liège : dans cette structure hospitalière, le taux d’occupation monte à 95% pendant que sévit l’épidémie. Au passage, je souligne que cette doctoresse souvent invitée sur les plateaux télé en tant qu’experte mentionne que la grippe a provoqué 217.000 décès durant l’hiver 2014-2015 en Europe. Ce chiffre a été atteint à l’époque en 6 semaines et il n’est pas très inférieur au nombre de « covidécédés » européens (+/- 230.000) enregistrés cette année en 6 mois de « première vague » ! Certes, l’année 2015 était une mauvaise année car la grippe saisonnière fut particulièrement sévère. En Belgique, comme le montre cette vidéo déjà partagée, on a recensé jusqu’à 2600 morts par semaine sans que cela émeuve le Dr Yves Van Laethem, présentement grand prêtre de l’église covidiste belge. Pourtant, ce n’était pas un cru exceptionnel dans les hôpitaux car les années suivantes ont également été marquées par des épisodes de chaos. Comme le révèle cette petite compilation de séquences télévisées françaises, cette situation tendue se reproduit chaque année depuis au moins 5 ans ! Bref, la reprise des infections respiratoires peut suffire à mettre l’hôpital sous tension et c’est exactement ce que nous dit Mr Maraite. Ce qu’il ne dit pas, c’est que le parti politique dont il est membre a largement contribué à aggraver le phénomène : en Belgique comme en France, depuis le début du siècle, l’austérité à la sauce libérale a entraîné la fermeture d’hôpitaux et la suppression de milliers de lits. Le système de soins a perdu en capacité d’accueil et l’on paie humainement aujourd’hui ce qu’on a économisé financièrement hier. En outre, les gouvernements successifs ont continué de sous-payer le corps infirmier et de rester sourd à ses revendications, si bien qu’il manque maintenant de personnel pour assurer le minimum. À défaut de faire pénitence, Louis Maraite fait preuve de clairvoyance et admet que la pénurie représente en ce moment le « fond du problème ». À certains endroits, le manque d’infirmières est d’autant plus criant que le taux d’absentéisme flirte avec les 20% !

Une anormalité à démontrer

Est-ce que le covid-19, ses soignants contaminés et ses patients supplémentaires sont pour quelque chose dans le « stress » qui affole en ce moment les autorités ? Cela reste à prouver et c’est pour cela que j’ai « sucré » cette partie du discours du porte-parole du CHU. Pour moi, c’est un postulat qui appelle démonstration convaincante. Comme je le déplore depuis des mois, les autorités sanitaires refusent absolument de nous donner le chiffre des décès parmi les soignants. Elles nous demandent de croire que les blouses blanches ont été décimées par le coronavirus mais elles nous opposent un « niet » catégorique quand nous réclamons les preuves. Pourquoi cette omerta, sinon pour cacher que « le lourd tribut » payé par les médecins et infirmières est une exagération éhontée, voire une affabulation ? En ce qui concerne l’afflux de patients « covid » en ce mois d’octobre, j’ai la même réticence à accepter cela comme évidence. Grâce à la PCR hypersensible, à une symptomatologie peu spécifique et à une imagerie médicale prêtant à confusion, c’est très facile de faire passer des vessies pour des lanternes et de transformer toutes les pathologies infectieuses et les pneumopathies diverses en « cas de Covid ». Pour vérifier ce qu’il en est, je ne demande pas la lune. J’ai juste réclamé à Louis Maraite les statistiques d’admission au CHU de Liège pour infections respiratoires depuis 2010. Histoire de voir si le mois d’octobre 2020 déroge vraiment à la normale. Et devinez quoi ? Il m’a envoyé sur les roses en prétextant qu’il faudrait deux employés temps plein pour effectuer pareille recherche. N’importe quel dispensaire de brousse pourrait fournir de tels chiffres mais le plus grand hôpital universitaire de Wallonie n’est pas foutu de les trouver ! Aurait-il peur de dévoiler qu’il n’est pas plus débordé qu’à l’accoutumée et que le catastrophisme ambiant n’a pas lieu d’être ? En Belgique, les gouvernements fédéraux et régionaux hurlent au tsunami imminent alors que seulement 400 places sur 2000 sont occupées en soins intensifs. Pourquoi parler d’apocalypse quand tout reste sous contrôle, sinon pour justifier des mesures liberticides nous rapprochant d’un deuxième confinement ?

Le vaccin en cause ?

Vu que le raz-de-marée ne s’est pas produit au printemps – on n’a pas dépassé 1300 lits Covid au plus fort du pic – il me paraît rationnel de mettre en doute la déferlante de malades dont on nous parle. Je suis cependant prêt, le cas échéant, à admettre que la vague d’octobre est un peu trop haute pour être tout à fait conforme aux normes. Encore faudrait-il examiner les vraies raisons de ce petit rouleau ! Comme en mars-avril, il coule de source que de nombreux « testés positifs » se retrouvent à l’hosto en dépit d’un état compatible avec un traitement ambulatoire. La terreur faisant son effet, beaucoup de gens sautent l’étape « docteur » et foncent directement aux urgences dès que le gros rhume tourne en bronchite et que la toux cogne un peu fort. Il y a aussi ce que les spécialistes de santé publique appellent l’ « effet de recensement » : le dépistage à large échelle conduit à médicaliser des individus qui seraient restés en dehors du circuit hospitalier, et même des cabinets médicaux, si le diagnostic n’avait pas été posé. Au risque de me répéter, cette pandémie est en bonne partie une épidémie de tests et de iatrogénie ! Reste la troisième cause probable d’une vague automnale possiblement anormale : le vaccin antigrippal et les interférences virales qu’il engendre (voir mes infolettres précédentes et la revue Néosanté à ce sujet). En plus des chiffres d’admission, j’ai demandé à Mr Maraite de se renseigner sur la proportion de vaccinés parmi les patients affluant actuellement au CHU de Liège. En guise d’incitation à l’investigation, je lui ai envoyé le lien vers l’étude mexicaine montrant que la mortalité attribuée au corona est significativement corrélée à la vaccination préalable contre influenza. Le porte-parole n’a pas refusé d’enquêter, il n’a même pas relevé ma suggestion et m’a opposé un silence méprisant. Et dire que ce directeur de la communication est un ancien journaliste qui a fait les mêmes études que moi sur les mêmes bancs ! Allez Louis, fais un effort, tu dois bien te rappeler un peu en quoi consiste ton premier métier !

Inversion coupable

Par amitié et charité, j’ai aussi invité Mr Maraite à lire in extenso l’analyse fouillée tenue à jour par le chercheur indépendant François Jortay. Pour rappel, ce fantastique travail démonte implacablement la façade faussement scientifique du covidisme et en démontre les multiples erreurs de raisonnement et de calcul. L’économiste féru de mathématiques a dernièrement peaufiné le chapitre consacré à « la charge hospitalière » et je vous invite à lire cette partie actualisée en cliquant ici. Pour ma part et pour ne pas surcharger l’infolettre, je vais me contenter d’en citer (intégralement, je ne voudrais être encore accusé de détournement) le paragraphe de conclusion :  » Les « informations » assénées quotidiennement, selon lesquelles la capacité hospitalière globale (c-à-d toutes causes) était « au bord de la rupture » durant l’épidémie de covid-19 étaient donc biaisées voire mensongères, en ce sens que la situation des hôpitaux n’a pas été rendue plus difficile par le covid-19, mais par la panique qui a été sciemment entretenue par la presse et les décideurs politiques. Toute la perversité de la manipulation médiatique repose ici sur un biais de compte rendu journalistique consistant à reprendre le (justifié) discours médical concernant les annuelles surcharges hospitalières, et à le corréler à la crise du covid-19 non pas en tant que cause participante mais comme conséquence de cette crise. En inversant ainsi la relation de causalité la presse a pu faire passer une crise politique pour une crise sanitaire. On comprend alors pourquoi les gouvernements ont allègrement surfé sur cette vague médiatique, participant ainsi à l’amplifier. De nombreux soignants du milieu hospitalier, médecins et infirmières, se sont très naïvement laissés embarquer dans cette opération d’enfumage. Or ils en seront victimes si l’absurde systématisation du confinement est appliquée comme substitut à une hausse de capacité hospitalière … ce qui semble être la volonté des décideurs politiques.  » Comme beaucoup d’autres acteurs du Corona Circus, Mr Louis Maraite s’est laissé enfumer et s’est rendu docilement complice de l’enfumage. Puisse-t-il enfin s’éveiller, rallumer son cerveau et ne pas persévérer dans la tromperie.

 
Yves Rasir
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