L’endomètre aime les grossesses

Yves Rasir

Des chercheurs danois ont entrepris d’explorer la relation entre les grossesses et le risque de cancer de l’endomètre, cette muqueuse qui recouvre la paroi interne de l’utérus et qui s’épaissit au début de chaque cycle menstruel en vue d’accueillir un éventuel embryon. Ils ont suivi 2,3 millions de Danoises de 1978 à 2014, période durant laquelle il y a eu 3,2 millions de naissances et 670.000 grossesses interrompues.  L’examen des données a indiqué une forte association entre la première grossesse et un moindre risque de cancer de l’endomètre, avec une protection supplémentaire à chaque grossesse. La réduction du risque était sensiblement égale pour les grossesses menées à terme et pour les grossesses interrompues.  Ni les facteurs socio-économiques, l’âge de la mère, l’obésité, la durée de la grossesse ou les fausses couches n’ont modifié les résultats de cette étude publiée dans le British Medical Journal : elle démontre indubitablement que le fait de tomber enceinte, surtout une première fois, protège puissamment la femme  contre le cancer gynécologique le plus fréquent en France.
 
Pour les chercheurs, ces constatations vont à l’encontre de l’hypothèse « œstrogènes »,  selon laquelle le risque de cancer de l’endomètre augmente avec le nombre d’années de menstruations (de la puberté à la ménopause) et diminue avec les années de grossesse et l’utilisation de contraceptifs oraux.  Les scientifiques penchent plutôt pour un mécanisme survenant dans les premières semaines suivant la conception, à savoir le triplement du taux de progestérone. C’est cette augmentation rapide du ratio progestérone/œstrogènes qui produirait l’effet protecteur. Il pourrait également s’agir d’une protection préalablement conférée  par la capacité à concevoir, autrement dit par la fertilité. Mais au-delà de ces postulats hormonaux, qu’est-ce qui explique que les femmes ayant porté un ou plusieurs enfants sont moins vulnérables que les autres ? Dans sa newsletter du 30 août, le Dr Olivier Soulier commente la recherche et apporte un éclairage très cru : tout organe qui ne sert pas est plus à risque de se cancériser.  C’est pourquoi les cancers de l’utérus et du sein sont plus fréquents chez les femmes privées de maternité comme les religieuses, ainsi que l’avait montré le Dr Michel Moirot dans ses travaux il y a 50 ans.  C’est  aussi  pour cette raison, avance le médecin lillois, que le cancer du larynx frappe plus souvent dans les communautés monastiques imposant le silence et que l’exceptionnel cancer de la verge est moins rare chez les moines s’astreignant à l’abstinence. Pour le Dr Soulier, c’est cette mutilation fonctionnelle volontaire qui fragilise un organe et c’est « l’inaccompli qui rend malade ».
 
L’étude danoise apporte effectivement du crédit à la lecture psychobiologique de l’endomètre. Destiné à la nidification de l’œuf, ce tissu est nécessairement réceptif au vécu relatif à la sexualité et à la procréation. Selon la médecine nouvelle du Dr Hamer, tout cancer est un « programme turbo » et celui de l’endomètre serait de rendre l’utérus plus apte à accueillir la vie. Une tumeur à cet endroit serait en quelque sorte un bébé symbolique,  la manifestation que la reproduction est impossible dans la réalité, ou trop conflictuelle pour aboutir. Pour l’endométriose, le conflit est  plutôt de ne pas pouvoir nidifier correctement,  au bon endroit. Selon la localisation  ectopique du tissu endométrique (ovaire, vessie, muscle utérin, etc…), le biodécodage permet d’appréhender les facettes du choc émotionnel et ses différentes tonalités, la principale étant évidemment la perte de chance reproductive. Avec cette étude mettant en lumière l’effet protecteur de la grossesse, il est encore plus évident  que l’endomètre est affecté  par les problématiques à répercussion conceptionnelle. Ce qui est troublant, c’est que la protection n’est pas diminuée par les avortements ou les fausses couches, comme si la seule fécondation de l’ovule et quelques semaines de couvaison suffisaient à apaiser la femme sur son aptitude à devenir mère. Comme si, pour Mère Nature,  l’accomplissement de la conception était plus important que son aboutissement procréatif. À méditer par celles et ceux qui sont enclin(e)s à banaliser les méthodes contraceptives et à mésestimer leur impact sanitaire….

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