Edito N°144

Néosanté N°144

Ces animaux qui nous font tant de bien

Yves Rasir

Vous ai-je déjà parlé de Lucky, l’adorable Beagle qui partage ma vie depuis huit ans et demi ? Dans mon infolettre hebdomadaire, oui. Dans un édito mensuel, je ne suis pas sûr. En tout cas, je ne résiste pas à la tentation d’évoquer mon chien pour préfacer le formidable dossier de Carine Anselme sur nos « animaux héros de santé » (lire page 5 et suivantes). Mon compagnon à quatre pattes est l’allié de ma vitalité puisqu’il m’oblige à faire de longues promenades quotidiennes par tous les temps. Sa présence paisible et son affection inconditionnelle profitent sans doute aussi à mon bien-être émotionnel. Mais c’est surtout par son expertise en médecine naturelle que mon animal familier contribue à me maintenir en bonne santé. C’est par exemple en l’imitant que je me secoue tous les matins de la tête aux pieds. Faire trembler le corps entier est une excellente manière de chasser le stress et de se dynamiser pour la journée. Il y a quelques mois, le chenapan a fugué plusieurs fois pour aller se goinfrer de vieux pain chez un voisin. Il en a été tellement malade que les vétérinaires ont cru qu’il était perclus d’arthrose ou qu’un cancer lui rongeait les entrailles. Pour s’autoguérir, Lucky s’est simplement arrêté de manger et de boire pendant 5 jours. Vu que la soif d’un chien est plus grande que celle d’un humain, cette belle leçon d’instinct m’a définitivement convaincu que le jeûne sec était une voie de guérison très performante. 

Avec mon copain Lulu, j’ai l’habitude d’aller visiter ma vieille maman de 93 ans dans sa maison de retraite. Elle est toujours ravie de revoir mon toutou qui remporte également un franc succès dans la cafétaria de l’établissement. Pas un(e) résident(e) qui ne veuille le caresser, lui offrir une friandise ou même lui faire un brin de promenade. À chaque fois que je vois ces seniors s’éprendre de mon cador, je repense à ce reportage vu un jour sur une télé française. Tournée dans un EHPAD, cette séquence montrait tous les bénéfices entraînés par l’introduction de chats dans cette maison pour personnes âgées dépendantes. D’abord, la direction avait constaté que plusieurs vieillards impotents et quasiment grabataires avaient brusquement retrouvé une mobilité inespérée. Pour se saisir des chats ou remplir leur écuelle, les articulations se dérouillaient comme par enchantement ! Sur le plan cérébral aussi, l’arrivée des minous avait eu un effet médicinal chez les résidents, les maladies neurodégénératives et les troubles cognitifs semblant marquer le pas. L’amélioration de la santé psychique et physique n’était pas une impression trompeuse puisque la consommation de médicaments avait chuté depuis l’acceptation des animaux ! Quand je prends congé de ma mère, dont la mémoire n’est plus le point fort, elle me répète invariablement son regret qu’il n’y ait pas d’animal là où elle est. Priver les vieux de ces boules de vie, c’est les faire mourir un peu. 

Dans son dossier fourmillant d’informations amusantes et d’anecdotes instructives, Carine Anselme explore aussi l’étonnant pouvoir thérapeutique des animaux, notamment des chevaux. Et elle raconte à cet égard une expérience à peine croyable : lors d’un stage d’équicoaching, une jument est venue délicatement poser sa tête sur son épaule, provoquant en elle une vive émotion. Observant la scène, la monitrice en fut surprise car la maman cheval était devenue un peu asociale depuis qu’elle avait fait une fausse couche. Or Carine elle-même sortait d’une involontaire et douloureuse interruption de grossesse ! De toute évidence, les âmes de l’animal et de l’être humain avaient communiqué et la jument avait reconnu en la femme une sœur de chagrin. Lorsqu’on voit ce que l’hippothérapie apporte aussi aux enfants handicapés, il ne fait pas de doute que les liens entre nous et les animaux sont également tissés de mystères et de phénomènes paranormaux. Dans son dernier paragraphe, le dossier aborde un autre fier service que nos amis à poils s’apprêtent à rendre à la médecine : dépister les maladies graves ! Grâce à leur odorat surdéveloppé, les chiens sont en effet capables de détecter les signes olfactifs de cancers débutants avec un taux de réussite époustouflant. Espérons bien sûr que ce dépistage naturel ne conduise pas à encore plus de surdiagnostics et de surtraitements. Mais accueillons avec un jappement de joie cette petite révolution médicale qui va voir les machines et les intelligences artificielles détrônées par l’animal. Soutiens de notre santé, nos amies les bêtes sont aussi nos alliées en humanité.

Yves Rasir

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