Éditorial n°133: Alléger le passé, soulager le futur

Ce n’est pas la première fois que nous consacrons un dossier au transgénérationnel ou à la psychogénéalogie. C’est même une des « spécialités » de Néosanté puisque sa ligne éditoriale principale consiste à mettre en exergue le sens psychobiologique des maladies. Celles-ci résultent de conflits déclenchants relativement récents, mais aussi de chocs émotionnels subis dans la petite enfance (ou dès la vie fœtale) et de traumatismes vécus par les générations précédentes. Dans le jargon du décodage biologique, on appelle ces deux causalités les conflits « programmants » et les conflits « pré-programmants ». Hérités de nos ancêtres, ces derniers conditionnent d’autant plus notre santé qu’ils nous habitent à notre insu et sont véhiculés par l’inconscient. Pour désamorcer ces programmes, il faut d’abord les repérer dans son arbre généalogique, comprendre ensuite la raison de cette transmission familiale et effectuer enfin un travail thérapeutique libérateur. La fréquente réussite d’une telle démarche démontre que l’hérédité n’est pas une fatalité et qu’il est possible de se délester du passé. Nous sommes prédisposés mais pas prédestinés. Les malheurs de nos aïeux ne nous condamnent pas à subir un parcours de vie pénible et douloureux.

Et comment en serait-il autrement ? Si elle s’aperçoit progressivement que la majorité, si pas la totalité des maladies ont une composante génétique, la science découvre également que le poids des gènes n’est pas si lourd que ça : la révolution épigénétique est passée par là ! Comme nous l’avons aussi déjà signalé à travers plusieurs interviews et dossiers, cette nouvelle discipline vient en effet chambouler les connaissances en mettant au clair les mécanismes héréditaires. Ce ne sont pas tant les gènes qui comptent, ce sont leurs façons de s’exprimer et de s’adapter au gré des circonstances environnementales. C’est un changement de paradigme car cela implique que nous pouvons hériter de caractères acquis par nos ascendants et que cet héritage est largement réversible puisqu’il n’est pas gravé dans le marbre de l’ADN. Nous sommes plus que notre génome et nous pouvons en prendre le contrôle en modifiant et modulant l’épigénome. Les aliments que nous mangeons, l’air que nous respirons, les sentiments que nous éprouvons, les expériences que nous vivons, les thérapies que nous suivons, bref tout ce que nous accomplissons dans le présent, ici et maintenant, permet d’alléger les bagages du passé. Et de soulager simultanément les générations futures, bien sûr ! Jusque récemment, on croyait que seul le mode de vie des parents, et surtout de la maman, pouvait conditionner la santé des enfants. Or on sait maintenant que le vécu dans les deux lignées impacte inévitablement plusieurs générations de descendants. Si nous vivons sainement sur tous les plans, nous contribuons au bonheur et au bien-être de notre tribu ! C’est une fameuse responsabilité mais c’est en même temps extrêmement réjouissant de savoir que nous tenons la plume pour écrire l’avenir. Manger mieux, prendre soin de son corps et cultiver les émotions positives sont autant de cadeaux épigénétiques offerts par des géniteurs aux générations postérieures.

Le plus gros cadeau à leur faire et à se faire, c’est évidemment de dénouer les sacs de nœuds légués par nos aïeux. Non contente de rédiger un passionnant dossier sur le transgénérationnel à la lumière de la science, Carine Anselme a rencontré pour nous la psychogénéalogiste Caroline Bablon. Dans son livre, celle-ci nous invite à « donner du sens aux mémoires familiales » et à décoder notre héritage psychologique et émotionnel pour restaurer un équilibre salutaire. Sous l’angle holistique qui est le sien, les maladies dans l’arbre généalogique révèlent un dysfonctionnement entre l’être et le faire, entre l’âme, la pensée et le corps. « La maladie, écrit-elle, appelle un apaisement des âmes qui ont connu et traversé trop de souffrances, trop de drames avec peu ou pas de moyens d’exutoire ». Certains arbres familiaux sont tellement malades que leurs rameaux ne font plus d’enfants, ou alors des enfants porteurs de maladies dites « orphelines », c’est-à-dire rares et généralement incurables. Pour soigner l’arbre et panser ses plaies, Caroline Bablon ne voit pas meilleur remède que la parole. Si on veut guérir les maux, il n’y a effectivement pas mieux que les mots car ce sont les silences et les secrets qui leur permettent de s’incruster et de se transmettre.

Revue n°133

Le numéro 133 (mai 2023)

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